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MORO ALDO (1916-1978)

Aldo Moro, 1963 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Aldo Moro, 1963

Professeur de procédure pénale à l'université de Rome, Aldo Moro a occupé toutes les charges importantes de la vie politique de son pays. Ancien président des étudiants catholiques, il est député de Bari depuis 1946. Ministre de la Justice en 1955 et de l'Instruction publique en 1957, il accède en 1959 à l'important poste de secrétaire général de la Démocratie chrétienne, au sein de laquelle il anime un courant important. Président du Conseil sans interruption de décembre 1963 à juin 1968, il est le « père de la coalition de centre gauche » et le principal responsable de l'entrée des socialistes du P.S.I. dans le gouvernement.

Assassinat d'Aldo Moro, 1978 - crédits : Gianni Giansanti/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Assassinat d'Aldo Moro, 1978

Cet universitaire effacé, fils de petit fonctionnaire, ancien sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères sous De Gasperi, a dirigé la diplomatie italienne après 1970 avec le même souci d'ouverture démontré à l'intérieur. Leader de la gauche chrétienne, il s'est attiré l'hostilité de la droite intégriste du parti. Adversaire idéologique du communisme, il déclare en 1964 : « Nous voulons une position de combat contre le P.C.I. » ; il reste cependant un homme de conciliation, partisan du « dialogue ouvert et de bonne foi » avec la gauche marxiste. Aussi jouit-il au sein du monde politique italien d'une grande estime pour son adresse tactique et sa fidélité à ses convictions. Après l'échec d'une expérience de centre droit (gouvernement Andreotti 1972-1973), Moro retrouve le ministère des Affaires étrangères et est l'inspirateur du retour au centre gauche qui demeure sa grande idée. Président de la Démocratie chrétienne, il fait accepter par son parti l'entrée des communistes dans une majorité de gouvernement. Peut-être l'intégration complète de ceux-ci dans la vie politique italienne désignait-elle Moro comme l'ennemi aux yeux de l'ultra-gauche terroriste : enlevé par un commando des Brigades rouges le jour de l'investiture du gouvernement Andreotti avec les voix communistes, il est séquestré pendant cinquante-cinq jours, jugé, puis exécuté par ses ravisseurs, le 9 mai 1978.

— Paul-Jean FRANCESCHINI

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Paul-Jean FRANCESCHINI. MORO ALDO (1916-1978) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Aldo Moro, 1963 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Aldo Moro, 1963

Assassinat d'Aldo Moro, 1978 - crédits : Gianni Giansanti/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Assassinat d'Aldo Moro, 1978

Autres références

  • ANDREOTTI GIULIO (1919-2013)

    • Écrit par Alessandro GIACONE
    • 1 103 mots
    • 1 média

    Giulio Andreotti est une des grandes figures de la Démocratie chrétienne (D.C.) italienne. Son exceptionnelle longévité politique – il fut sept fois président du Conseil et dix-huit fois ministre – a forcé l’admiration, mais a aussi alimenté la « légende noire » de l’homme impliqué dans les scandales...

  • BUONGIORNO, NOTTE (M. Bellocchio)

    • Écrit par Jean A. GILI
    • 983 mots

    Après la réussite de films tels que La Nourrice (1999) et Le Sourire de ma mère (2002), Marco Bellocchio poursuit, librement, son commentaire de l'histoire politique italienne. Avec Buongiorno, notte (2003), il construit une fiction à partir d'un événement réel : l'enlèvement, la séquestration,...

  • COSSIGA FRANCESCO (1928-2010)

    • Écrit par Universalis
    • 302 mots

    Homme politique italien, Francesco Cossiga fut président du Conseil (1979-1980), puis président de la République (1985-1992).

    Né le 26 juillet 1928 à Sassari, en Sardaigne, Francesco Cossiga rejoint en 1945 la Démocratie chrétienne, le parti qui a dominé la vie politique italienne durant cinquante...

  • ESTERNO NOTTE (M. Bellocchio)

    • Écrit par Jean A. GILI
    • 1 106 mots
    • 1 média

    Il est difficile d’aborder la minisérie de Marco Bellocchio, Esterno notte (2022), sans rappeler que vingt ans plus tôt, le cinéaste avait déjà consacré un film, Buongiorno notte, à Aldo Moro. Le film de 2003 construisait une sorte de fiction à partir d’un événement réel : l’enlèvement,...

Voir aussi