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GREENSPAN ALAN (1926- )

L’économiste américain Alan Greenspan a été président de la Réserve fédérale des États-Unis de 1987 à 2006.

Un parcours professionnel libre et diversifié

Alan Greenspan est né le 6 mars 1926 à New York. Après de bonnes études secondaires, il est admis en 1943 à la Juilliard School (Conservatoire de musique), dans la section clarinette. Il quitte cette école au bout d'un an, pour entrer dans un orchestre de jazz. Une expérience atypique, pour le futur maître de la finance mondiale, qui ne se prolonge pas trop. La passion pour la musique est toutefois restée, relayée plus tard par une passion pour le tennis. Dès 1945, Greenspan s'inscrit à la School of Commerce de New York University (NYU), où il obtient un BS – l'équivalent d'une licence – en 1948. Puis il s'inscrit dans le graduate program de Columbia, pour en sortir avec un master'sdegree. Ce n'est que bien plus tard – en 1977 – que Greenspan obtiendra à la NYU un Ph.D en économie sur travaux (recueil de quelques contributions au fil du temps, que l'auteur ne souhaitera pas ouvrir à la consultation publique, contrairement à l'usage pour les thèses de doctorat).

Très tôt, Greenspan a joué la carte de l'expert libre dans son diagnostic et ses recommandations, et désireux de travailler dans l'économie appliquée sans perdre de vue les théories et les références analytiques. Après une courte expérience au Conference Board, institut de conjoncture fondé par les entreprises et proche d'elles, Greenspan entre en 1953 comme associé dans une société de conseil qui devient à partir de ce moment-là la firme Townsend-Greenspan (TG). Une structure légère qui se révèle assez vite profitable (à l'époque, les concurrents ne sont pas légion) et dans laquelle notre futur banquier central découvre sa passion pour la collecte et l'interprétation des statistiques globales, sectorielles (en particulier, à l'époque, sur les industries lourdes) et microéconomiques. En 1958, à la mort de son associé, Greenspan rachète l'ensemble des actions mais conserve le nom TG. Cette société de conseil va donner la possibilité à son propriétaire-dirigeant de gérer au mieux les inévitables aller et retour entre des fonctions privées et des positions officielles, et de maintenir sa liberté d'action et de parole par-delà les aléas de la vie politique américaine.

Greenspan a toujours été proche des Républicains, sans leur être inféodé. Pas étonnant donc que son entrée en politique ait lieu à l'occasion de la campagne présidentielle de Richard Nixon en 1968. Après la victoire de ce dernier, Greenspan se voit proposer différents postes, mais son flair légendaire le conduit à les refuser. Dans son parcours vers les sommets, il sera toujours sollicité et nommé par des administrations républicaines, le plus souvent confirmé ensuite par des présidents démocrates. Il y a là un témoignage supplémentaire de sa crédibilité, du respect qu'il inspire et de l'indépendance dont il fait preuve.

En 1974, juste avant de devoir démissionner pour cause de Watergate, Richard Nixon nomme Greenspan au poste prestigieux de président du Council of Economic Advisers (CEA). Il est confirmé par le successeur de Nixon, Gerald Ford. Le tandem Ford-Greenspan se révèle parfaitement harmonieux. À la fin de 1976, Ford est battu par le démocrate Carter, et Greenspan revient à New York et à sa firme TG. En 1980, il participe activement à la campagne et au succès de Ronald Reagan. C'est ce dernier qui va nommer Greenspan à la tête de la Fed à l'été de 1987, poste qu'il occupera avec une longévité remarquable jusqu'en 2006, quand lui succédera Ben Bernanke nommé par George W. Bush.

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Pour citer cet article

Christian de BOISSIEU. GREENSPAN ALAN (1926- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Alan Greenspan - crédits : Chris Maddaloni/ Roll Call/ CQ-Roll Call, Inc./ Getty Images

Alan Greenspan

Autres références

  • BANQUE - La crise des subprimes et le système bancaire

    • Écrit par Paul LAGNEAU-YMONET, Angelo RIVA
    • 2 878 mots
    ...de crédits souscrits par les ménages américains, on retrouve à chaque fois la politique monétaire du président de la Réserve fédérale des États-Unis, Alan Greenspan. Pour le banquier central, si les pouvoirs publics ne peuvent pas éviter les crises, ils devraient en revanche fournir aux opérateurs financiers...
  • CRISES FINANCIÈRES - Krachs boursiers

    • Écrit par Christophe BOUCHER
    • 4 296 mots
    • 13 médias
    ...La détection des bulles spéculatives apparaît encore fragile et la prise en compte des cours boursiers par les autorités monétaires reste controversée. En 1998, Alan Greenspan, le président de la Réserve fédérale, déclarait : « Il y a un problème fondamental avec les interventions destinées à crever les...
  • DOLLAR

    • Écrit par Dominique LACOUE-LABARTHE
    • 11 247 mots
    • 2 médias
    ...2000. L'inflation se stabilise autour de 3 p. 100 en moyenne entre 1992 et 1996, avant de se réduire encore à 2,5 p. 100 en moyenne entre 1997 et 2001. Nul doute que la politique monétaire conduite sous la direction d'Alan Greenspan, président du Fed de 1987 à 2005, contribue largement à un retour...
  • ÉCONOMIE (Histoire de la pensée économique) - Monétarisme

    • Écrit par Jean-Marc DANIEL
    • 1 554 mots
    • 1 média
    ...déclarer que les monétaristes étaient restés cantonnés dans les universités et n’avaient jamais eu véritablement le pouvoir. Et il en prend pour preuve la politique monétaire d’Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale (Fed) des États-Unis d’août 1987 à janvier 2006 : celui-ci, d’abord encensé pour...
  • Afficher les 11 références

Voir aussi