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WALLIS-ET-FUTUNA

Wallis-et-Futuna [France] : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Wallis-et-Futuna [France] : carte administrative

Située dans le Pacifique sud, dans l’aire culturelle polynésienne, la collectivité d’outre-mer (COM) de Wallis-et-Futuna est le territoire français habité le plus éloigné de la métropole, et il faut faire escale en Nouvelle-Calédonie pour s’y rendre par avion depuis l’Europe. D’une superficie de 141 kilomètres carrés, il est principalement composé de trois îles. L’île Wallis (77 km²), appelée également Uvea, sur laquelle se trouve Mata Utu, le chef-lieu de la COM, est dotée d’un lagon de 80 kilomètres carrés. À 230 kilomètres au sud, on trouve les deux îles Horn, sans lagon : Futuna (46 km²) et Alofi (18 km²), inhabitée. La zone économique exclusive de Wallis-et-Futuna, qui comprend plusieurs atolls et bancs ennoyés, couvre 262 000 kilomètres carrés.

Cathédrale de Mata-Utu, Wallis-et-Futuna - crédits : Andre Seale/ Alamy/ hemis.fr

Cathédrale de Mata-Utu, Wallis-et-Futuna

Ces îles sont peuplées plus d’un millénaire avant notre ère par des Austronésiens qui s’installent également dans les archipels voisins des Tonga, des Samoa, de Tokelau ou de Tuvalu. Ils mettent en place des réseaux d’échange et une aire culturelle s’individualise progressivement pour former la « société polynésienne ancestrale ». En 1616, les Néerlandais sont les premiers Européens à aborder Futuna et Alofi. Il faut attendre plus d’un siècle et demi pour que le capitaine britannique Samuel Wallis visite la troisième, en 1767, et lui donne son nom. Les missionnaires catholiques de la Société de Marie arrivent en 1837 et convertissent les habitants de Wallis et Futuna, les isolant des archipels environnants anglophones et protestants. Protectorat français à partir de 1887, ces îles resteront longtemps sous-administrées et soumises à la forte influence des missions catholiques. En 1942, les États-Unis font de Wallis une base arrière pour reprendre la zone Asie-Pacifique aux Japonais. Les cinq mille Wallisiens, vivant à l’écart du monde, voient arriver en quelques semaines deux mille soldats américains. Au plus fort de la guerre du Pacifique, ceux-ci sont plus nombreux que la population locale. Des aérodromes, un wharf, une base navale, une station radar, un hôpital, sortent de terre rapidement. L’après-guerre est difficile, correspondant à une période de crise économique et d’instabilité politique.

La population wallisienne et futunienne ayant très largement opté, par référendum, pour le statut de territoire d’outre-mer (TOM) en 1959, le protectorat prend fin en 1961. Le territoire devient une collectivité d’outre-mer, après la révision constitutionnelle de 2003, sans modification du statut de 1961. Du point de vue européen, Wallis-et-Futuna fait partie des pays et territoires d’outre-mer (PTOM), ce qui signifie qu’il n’est qu’associé à l’Union européenne, et non intégré comme les régions ultrapériphériques (RUP). La très grande majorité de la population relève d’un statut personnel de droit local, conformément à l’article 75 de la Constitution. Ce système coutumier est très hiérarchisé et comprend trois rois, un à Wallis (le Lavelua) et deux à Futuna (royaumes d’Alo et Sigave).

Avec 11 562 habitants au recensement de 2018, dont près des trois quarts sur l’île de Wallis, la population de Wallis-et-Futuna est en baisse, puisque la collectivité comptait 14 944 habitants en 2003. Depuis cet optimum démographique, l’excédent des naissances sur les décès ne compense plus l’émigration vers la Nouvelle-Calédonie et, secondairement, vers la métropole. Ce mouvement a débuté dans les années 1950 et s’est renforcé avec le boom du nickel de la fin des années 1960 et du début des années 1970. À partir du milieu des années 1980, il y a plus d’habitants de Nouvelle-Calédonie se déclarant Wallisiens et Futuniens que de personnes recensées à Wallis-et-Futuna ; aujourd’hui ils sont presque deux fois plus nombreux.

L’économie de la COM est très dépendante de l’État et repose sur le secteur administratif,[...]

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Écrit par

  • : agrégé de géographie, professeur des Universités, université Côte d'Azur

Classification

Pour citer cet article

Jean-Christophe GAY. WALLIS-ET-FUTUNA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Wallis-et-Futuna [France] : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Wallis-et-Futuna [France] : carte administrative

Cathédrale de Mata-Utu, Wallis-et-Futuna - crédits : Andre Seale/ Alamy/ hemis.fr

Cathédrale de Mata-Utu, Wallis-et-Futuna

Autres références

  • OUTRE-MER FRANCE D'

    • Écrit par Jean-Christophe GAY
    • 6 561 mots
    • 7 médias
    ...quelques dizaines de scientifiques et de militaires. Quant aux collectivités françaises du Pacifique ( Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna), elles sont peuplées aujourd’hui par un peu plus d’un demi-million de personnes. Ainsi, l’on peut parler d’une « loi des cinquièmes »...
  • OCÉANIE - Géographie humaine

    • Écrit par Christian HUETZ DE LEMPS
    • 8 772 mots
    • 5 médias
    ...affecté que plus ou moins superficiellement les populations indigènes qui restent largement majoritaires : c'est le cas aux Tonga, aux îles Cook, à Wallis-et-Futuna, aux Samoa (malgré la présence de quelques milliers de Métis allemands-samoans et chinois-samoans), voire en Polynésie française, comme...
  • OCÉANIE - Histoire

    • Écrit par Christian HUETZ DE LEMPS
    • 7 534 mots
    • 1 média
    ...indigènes parce que l'Église a sa hiérarchie propre, sont nées de véritables théocraties, comme celle du père Laval aux Gambier ou de Mgr Bataillon à Wallis-et-Futuna. Les rivalités entre catholiques et protestants continuent à jouer un rôle parfois important : l'indépendance du Vanuatu a...

Voir aussi