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PRIMATES FOSSILES

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Les premiers Primates

Dès le début de l' Éocène, il y a 50 à 55 Ma, apparaissent en Laurasie (vaste continent formé de l'Amérique du Nord et de l'Eurasie non encore séparées) les premiers Primates pourvus d'une barre osseuse postorbitaire et d'un pouce opposable, atout maître lors de la locomotion arboricole. Ils comprennent classiquement les Adapiformes et les Omomyidae.

Les Adapiformes

Adapis parisiensis fut le premier nommé des Adapiformes. Découvert en 1822 dans les carrières de gypse de Montmartre, il ne fut pourtant reconnu comme Primate que quatre-vingts ans plus tard. D'autres Adapiformes, comme le Notharctus nord-américain, sont connus par des squelettes complets. Leur mode de vie devait être peu différent de celui des Lémurs actuels, quadrupèdes arboricoles sauteurs. À l'exception du Sivaladapis, qui réussit à persister jusqu'à la fin du Miocène dans les forêts indiennes, la plupart d'entre eux s'éteignent à la fin de l'Éocène, non sans avoir peut-être donné naissance, à une époque encore indéterminée, aux Lémuriformes. Cette filiation a longtemps posé un problème biogéographique car les Adapiformes étaient inconnus en Afrique d'où proviennent la plupart des Lémuriformes. Les découvertes des années 1990 ont montré que les Adapiformes n'étaient en fait pas aussi strictement limités à la Laurasie, puisque quelques spécimens sont maintenant connus en Arabie, en Égypte et peut-être en Algérie.

En dehors d'un possible Lorisidé dans l'Oligocène d'Égypte, les Lémuriformes n'apparaissent vraiment en Afrique qu'au début du Miocène, environ 15 Ma après l'extinction de la plupart des Adapiformes. On les divise en Lorisidés d'Afrique et d'Asie du Sud et en Lémuridés malgaches. Ces derniers, aujourd'hui sévèrement menacés par la destruction des forêts de Madagascar, ont connu il y a quelques milliers d'années (avant que l'Homme ne vienne les exterminer), une diversification évolutive extraordinaire, dont les espèces survivantes ne donnent qu'une bien faible idée. La variété de ces formes sub-fossiles malgaches est bien supérieure à celle des vrais Singes africains, peut-être parce que les Lémuriens ont pu se développer dans leur île sans concurrence puisque les singes n'ont jamais traversé le canal de Mozambique. On y reconnaît des formes « bestiales », comme Megaladapis, qui devait ressembler à un petit ours, ou « cérébralisées », comme Palaeopropithecus, d'apparence plus simienne. Phénomène remarquable d'évolution réverse, les incisives inférieures, qui, chez les espèces actuelles à l'exception de l'aye-aye (Daubentonia), sont disposées en peigne servant à nettoyer la fourrure, retrouvent chez ces formes récemment disparues une orientation normale. Quant aux Lorisidés, caractérisés par une circulation carotidienne particulière, on les connaît depuis le Miocène inférieur en Afrique de l'Est, mais ils sont déjà semblables aux formes actuelles, les galagos sauteurs d'Afrique et les loris d'Asie méridionale, qui appartiennent à la catégorie des « grimpeurs lents » insectivores.

Les Omomyidae

Les Omomyidae sont apparus avec Teilhardina il y a plus de 50 Ma. Comme les Adapiformes, il sont surtout répandus en Europe et en Amérique du Nord ; il sont rares en Asie. Les Omomyidae semblent combler une partie des niches écologiques précédemment occupées par les Plésiadapiformes. En dépit de leur petite taille, leur dentition trahit des régimes alimentaires variés : cuspides pointues comme chez les Insectivores (Teilhardina, Omomys) ou collines arrondies comme chez les Suidés (Microchoerinés). La denture antérieure subit aussi parfois des modifications originales (développement des incisives, réduction de la canine).

Les Omomyidae ne dépassent pas[...]

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Classification

Pour citer cet article

Denis GERAADS. PRIMATES FOSSILES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Média

Phylogénie simplifiée des primates - crédits : Encyclopædia Universalis France

Phylogénie simplifiée des primates

Autres références

  • COPPENS YVES (1934-2022)

    • Écrit par
    • 2 313 mots
    • 2 médias
    ...d'affirmer, vingt années plus tard, que « l'Homme est africain, descendant d'un singe africain ». C'est au Tchad, en effet, qu'Yves Coppens met au jour le plus vieil hominidé alors connu au centre de l'Afrique et au Sahara, qu'il nomme Tchadanthropusuxoris. Jalon important dans l'histoire des...
  • LARTET ÉDOUARD (1801-1871)

    • Écrit par
    • 841 mots
    • 1 média

    Paléontologue et préhistorien français, Édouard Lartet est connu pour avoir notamment découvert le premier singe fossile en 1836 (Pliopithecusantiquus), cette mise au jour venant à cette époque contredire les thèses de Georges Cuvier (1769-1832) pour qui les singes fossiles n’existaient...