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NEW ORLEANS ou NOUVELLE-ORLÉANS STYLE

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Le langage New Orleans

Une des principales caractéristiques du style Nouvelle-Orléans est la polyphonie permanente : les musiciens jouent et improvisent, tous ensemble, du début à la fin du morceau. Il n'y a pas de solo, sauf dans les breaks*, qui dépassent rarement deux ou quatre mesures. L'orchestre idéal doit sonner comme un seul instrument ; pour atteindre à un tel équilibre, les règles du style traditionnel sont strictes.

Ce qui distingue d'abord les musiciens de ce style est leur prédilection pour un jeu, plus staccato que legato, affirmé sur les temps de la mesure. Le vibrato des instruments à vent est très prononcé et les hauteurs des sons se trouvent souvent altérées vers le bas (blue* notes). Le champ de liberté des timbres est élargi : il s'agit de « faire parler l'instrument ».

L'âge d'or du style New Orleans se situe entre 1922 et 1929. Après quoi, moins vivace, il a cependant perduré jusqu'à nos jours, en tant que musique folklorique, à l'abri d'une évolution considérée comme corruptrice. Le mouvement international du revival* (retour aux sources) a quelquefois tendance à le confondre avec le dixieland. Ce serait une erreur de penser que le style Nouvelle-Orléans se résume à quelques noms, si prestigieux fussent-ils : King Oliver, Louis Armstrong, Johnny Dodds, Jelly Roll Morton, Sidney Bechet. D'autant que, si ces musiciens de tout premier plan ont effectivement pratiqué le style néo-orléanais le plus pur dans les années 1920, ils ne s'en sont pas moins éloignés, dans les années 1930, pour évoluer et adopter des modes d'expressions plus modernes (jeu en solo, par exemple, caractéristique du mainstream, ou middle jazz). King Oliver et Louis Armstrong passent même, auprès de certains puristes, pour des musiciens quelque peu « extra-Nouvelle-Orléans ».

Parmi les interprétations les plus représentatives de ce style, citons Dippermouth Blues (1923), Someday Sweetheart (1926) et New Orleans Shout (1929), par King Oliver, Wild Cat Blues (1923) et Kansas City Man Blues (1923), par Sidney Bechet, The Chant (1926) et Original Jelly Roll Blues (1926), par Jelly Roll Morton, Jazz Me Blues (1924), par Bix Beiderbecke.

— Jean-Louis CHAUTEMPS

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Pour citer cet article

Jean-Louis CHAUTEMPS. NEW ORLEANS ou NOUVELLE-ORLÉANS STYLE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ARMSTRONG LOUIS (1901-1971)

    • Écrit par
    • 1 673 mots
    • 2 médias
    Ainsi Louis Armstrong fait-il rapidement éclater les données du jeu Nouvelle-Orléans dont il procède cependant : la puissance de son tempérament lyrique lui permet d'user, avec une liberté toute nouvelle, du répertoire exécuté, soit qu'il transfigure un thème par quelque éblouissante paraphrase, soit...
  • ARMSTRONG LOUIS - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 692 mots

    4 août 1901 Louis Armstrong naît à La Nouvelle-Orléans. Plusieurs autres dates ont été avancées, parmi lesquelles le 4 juillet 1900, jour de la fête nationale américaine (Independence Day) ; la date du 4 août 1901 semble désormais avérée.

    1913-1914 À cause d'un coup de feu tiré en...

  • BECHET SIDNEY (1897-1959)

    • Écrit par
    • 375 mots
    • 2 médias

    Un des grands solistes de jazz, maître du saxophone soprano, et « le meilleur clarinettiste de l'histoire du jazz », selon Lucien Malson. Avec Louis Armstrong, Sidney Bechet reste une des fortes personnalités du style New Orleans. Il commença à jouer de la clarinette à l'âge de six...

  • DIXIELAND

    • Écrit par
    • 1 077 mots

    Style de jazz traditionnel, à la croisée des influences des fanfares et du blues, souvent attribué aux pionniers de La Nouvelle-Orléans, le dixieland est parfois distingué du style New Orleans proprement dit pour ne faire alors référence qu'aux styles affinés durant les années 1920 par les musiciens...

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