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LAETHEM-SAINT-MARTIN

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Caractères distinctifs du premier et du second groupe de Laethem

L'empreinte littéraire et philosophique du poète Karel Van de Woestijne, devenu le guide spirituel du premier groupe, est un facteur de cohésion sur le plan des idées et de la sensibilité. Au sein de l'école de peinture belge, Jakob Smits et Laermans ont montré la voie, mais les premiers Laethemois se rejoignent surtout dans leur admiration pour les primitifs flamands qu'ils découvrent à l'exposition de Bruges, en 1902. À travers Jules de Praetere, peintre, dessinateur et typographe, comparse du premier groupe, grand admirateur de William Morris, ils connaîtront les préraphaélites. De ces courants mêlés se dégage un style grave souvent hiératique, versant parfois dans le maniérisme, recherchant davantage les contours purs et précis que le moelleux de la couleur et la richesse de la pâte. Quant aux artistes du second groupe, au moment où le fauvisme français rayonne en Europe, ils ne font pas figure de novateurs, car ils s'abandonnent aux séductions du luminisme sur les traces de Claus, leur voisin. Seul Permeke, marqué par les recherches ornementales du Jugendstil, sous l'influence de Servaes et Gustave De Smet, pose des jalons dans quelques rares œuvres. Mais alors que le premier groupe s'est affirmé comme une unité dans le village même de Laethem, ce n'est qu'après la guerre et en des lieux divers que l'esthétique commune aux artistes du second groupe s'affirme. L'atelier d'art contemporain Sélection, puis la revue du même nom animée par les critiques P. G. Van Hecke et A. de Ridder, seront au centre d'une révolution plastique qui portera l'expressionnisme flamand sur le pavois entre 1925 et 1930. Pour définir ce style, R. Huyghe a parlé d'expressionnisme « physique ». Moins crispé, moins morbide que l'expressionnisme germanique, plus terrien, retrempé aux sources de la vie populaire, lié aux éléments, traduisant davantage les sensations que les passions, il se distingue par la massivité des formes, leurs tonalités brunâtres, leur caractère fruste, qui n'exclut ni la sensibilité de la ligne ni la sensualité de la matière.

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Pour citer cet article

Francine-Claire LEGRAND. LAETHEM-SAINT-MARTIN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • GAND

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    • 3 385 mots
    • 5 médias
    ...exclusivement tournée pour sa part vers le commerce, s’est traduite aussi dans le rayonnement culturel de la ville. Au début du xxe siècle, l’école de Laethem-Saint-Martin (du nom d’une localité de la banlieue sud de Gand) constitue un important courant artistique. La première génération, réunie autour...