Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VALLOTTON FÉLIX (1865-1925)

L’artiste d’origine suisse Félix Vallotton, né en 1865 à Lausanne, est naturalisé français en 1900. Célèbre comme graveur sur bois et illustrateur, il fut aussi un peintre en vue sur la scène artistique parisienne, même si l’indépendance qu’il affichait n’a pas toujours été comprise de la critique. Son œuvre compte plus de 1 700 peintures, près de 200 gravures, des centaines de dessins, croquis et illustrations, ainsi que quelques sculptures et ouvrages d’art appliqué. Il est également l’auteur de trois romans, de plusieurs pièces de théâtre et d’une trentaine d’écrits sur l’art. La rétrospective Félix Vallotton. Le feu sous la glace, présentée au Grand Palais à Paris (2 octobre 2013-20 janvier 2014), a permis de faire un état des recherches sur l’œuvre et la vie de l’artiste.

L’originalité des gravures sur bois

Établi à Paris à l’âge de seize ans, Félix Vallotton se forme à l’académie Julian, dans les ateliers de Gustave Boulanger et de Jules Lefebvre. Il débute sa carrière comme portraitiste imprégné de la leçon de Holbein le Jeune. Il présente invariablement des portraits dans les expositions auxquelles il participe, en Suisse tout comme au Salon des Champs-Élysées, où il est admis pour la première fois en 1885. Son envoi, un portrait de vieillard (Kunsthaus de Zurich), inaugure le Livre de raison – répertoire chronologique de ses œuvres qu’il tiendra jusqu’à sa mort. Un revers de fortune de son père l’ayant privé de sa pension, il survit péniblement grâce à des commandes sporadiques : portraits, copies au musée du Louvre ou encore travaux de restauration.

En 1891, il franchit un pas décisif en s’essayant à la gravure sur bois. En quelques mois, sa pratique révolutionnaire de cette technique lui vaut une renommée en France puis, très vite, dans le monde. Séduits par ses images ironiques de la vie quotidienne urbaine, où se conjuguent arabesques et aplats de noir et de blanc, les nabis l’invitent à les rallier en 1893 et à exposer dorénavant avec eux. Édouard Vuillard, son meilleur ami dans le groupe, l’introduit à la rédaction de La Revue blanche, dont il devient le principal illustrateur, réalisant pour elle d’innombrables portraits tout en collaborant à d’autres périodiques français et étrangers. Sa troisième apparition au Salon des indépendants, en 1893, a révélé un peintre nouveau, nourri des trouvailles du graveur, bien que les audaces de son Bain au soir d’été (Kunsthaus de Zurich) aient provoqué la risée. À partir de ce moment, un dialogue thématique et stylistique s’est instauré entre gravures et tableaux. Il trouvera son expression la plus accomplie avec le thème de la duplicité des relations amoureuses dans la suite de xylographies Intimités (1897-1898) et dans une série d’intérieurs (1898-1899).

Félix Fénéon à la Revue blanche, F. Vallotton - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Félix Fénéon à la Revue blanche, F. Vallotton

<it>Le Bain</it> par Félix Vallotton - crédits :  Bridgeman Images

Le Bain par Félix Vallotton

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : conservatrice honoraire de la fondation Félix Vallotton, Lausanne

Classification

Pour citer cet article

Marina DUCREY. VALLOTTON FÉLIX (1865-1925) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Félix Fénéon à la Revue blanche, F. Vallotton - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Félix Fénéon à la Revue blanche, F. Vallotton

<it>Le Bain</it> par Félix Vallotton - crédits :  Bridgeman Images

Le Bain par Félix Vallotton

<it>Le Ballon</it>, F. Vallotton - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Le Ballon, F. Vallotton

Autres références

  • LAUSANNE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE

    • Écrit par Daniel HARTMANN
    • 1 380 mots

    Installé dans l'imposant palais de Rumine qui de sa façade néo-renaissance florentine large de 131 mètres surplombe la place de la Riponne, le musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne a été inauguré le 17 juillet 1906. Construit de 1898 à 1906 sur les plans de l'architecte français Gaspard...

  • LES CAHIERS DESSINÉS (exposition)

    • Écrit par Nelly FEUERHAHN
    • 1 078 mots
    • 1 média
    ...contre-culture, des personnalités excentriques dont l’arme est le rire, mais qui se situent à distance du dessin de presse politique le plus récent. Un parcours passionnant commence avec des gravures sur bois de Félix Vallotton (1865-1925), dont L’Assassinat (1893) qui rappelle le numéro de L’Assiette...
  • NABIS

    • Écrit par Antoine TERRASSE
    • 3 183 mots
    • 5 médias

    Nabi (nebiim au pluriel) signifie prophète en hébreu. À la fin de l'année 1888, quelques très jeunes peintres, entraînés par l'aîné d'entre eux, Paul Sérusier, choisirent de se grouper sous ce terme quelque peu mystérieux, qui leur fut révélé par leur ami Auguste Cazalis. Sérusier,...

Voir aussi