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CANTATE

La cantate sacrée

La cantate, au xviiie siècle, connaît, dans le champ de la musique sacrée, un avatar important : il s'agit de la cantate d'église du culte luthérien, celle-là même qu'illustrera avec tant de bonheur J.-S. Bach. On connaît la part prépondérante que tient, dans la liturgie luthérienne, l'assemblée des fidèles. Ces derniers ont à chanter ensemble des morceaux destinés à la méditation commune, les chorals. C'est donc autour de ces chorals que va s'articuler la cantate d'église au xviiie siècle. Considérée comme une simple prédication en musique, la cantate s'écarte de l'oratorio dans la mesure où elle refuse tout élément véritablement dramatique ou épique. L'anecdote est absente de la cantate. Les solistes eux-mêmes ne sont que des représentants de l'assemblée des fidèles. Sans doute est-ce Bach qui en a donné les plus prestigieux exemples. Mais la voie avait été tracée avant lui par des compositeurs comme Pachelbel ou Buxtehude, dont il s'est profondément inspiré. Chez Bach lui-même, les cantates de la jeunesse se distinguent de celles de l'âge mûr ; dans les premières cantates, les textes sont tirés directement des saintes Écritures, alors que ce sont des poètes d'inspiration mystique – Salomo Franck, par exemple – qui lui fournissent, dans les cantates de la maturité, ce que l'on peut bien appeler des livrets ; l'influence de l'opéra italien sera d'ailleurs très sensible dans ces dernières, ne serait-ce que dans la forme même des airs. À la même époque, Haendel compose ses anthems, qui, dans le cadre de l'Église anglicane, correspondent exactement aux cantates luthériennes. Après la fin du xviiie siècle, la cantate, au sens où l'entend Bach, perd toute faveur auprès des fidèles. On ne la retrouvera que bien plus tard, et au concert.

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Écrit par

  • : directeur de l'École normale de musique de Paris, critique musical, directeur musical à R.T.L.

Classification

Pour citer cet article

PIERRE-PETIT. CANTATE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CARISSIMI GIACOMO (1605-1674)

    • Écrit par Philippe BEAUSSANT
    • 886 mots

    Figure marquante de la musique du xviie siècle, Giacomo Carissimi a exercé son influence non seulement en Italie, mais dans l'Europe entière. Parmi ses élèves, on compte Bassani, Cesti, Bononcini, Scarlatti (Alessandro), le Français Marc-Antoine Charpentier, les Allemands Johann Philip Krieger,...

  • CESTI ANTONIO PIETRO (1623-1669)

    • Écrit par Universalis
    • 403 mots

    Antonio Pietro Cesti est, avec Francesco Cavalli, l'un des principaux compositeurs italiens du xviie siècle.

    Baptisé le 5 août 1623, à Arezzo, en Toscane, Antonio Pietro Cesti (qui adoptera comme prénom Marc'Antonio) étudie à Rome et est ordonné prêtre. Il s'établit en 1651 à Venise, où son...

  • CLÉRAMBAULT LOUIS NICOLAS (1676-1749)

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 349 mots

    Compositeur, claveciniste, organiste, et le maître de la cantate française. Son père, Dominique (1644-1704), fut l'un des « vingt-quatre violons du roy » (la famille était au service des rois de France depuis Louis XI). Louis Nicolas, élève de J.-B. Moreau et d'A. Raison (à qui il succéda à la tribune...

  • GARDINER JOHN ELIOT (1943- )

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 1 052 mots
    • 1 média
    L’impressionnante discographie de John Eliot Gardiner compte plus de 250 albums. Bach, avec une monumentale intégrale de ses cantates sacrées (56 CD enregistrés en public pour le label Soli Dei Gloria), ses messes, passions et motets en constitue le centre de gravité. La pratique du chantchoral...
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Voir aussi