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CALCUL, mathématique

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Calcul algébrique, différentiel et intégral

Le calcul n'est pas que numérique. Le monde musulman découvre vers l'an 1000 que des manipulations de symboles permettent de déterminer la valeur de quantités connues seulement indirectement par les relations qu'elles entretiennent. C'est l'avènement de l'algèbre, originellement procédé effectif de réduction d'équations où figurent des inconnues. Ce déplacement du domaine du calcul, des nombres vers les « symboles » ou formules, est à la base de l'algèbre classique. Celle-ci évoluera au xixe siècle vers la recherche de structures abstraites profondes, transverses à différentes branches des mathématiques, mais donnant lieu in fine à des calculs communs. L'époque de Newton et Leibniz (xviie siècle) voit l'invention de l'analyse mathématique, laquelle étudie les grandeurs variables ou fonctions. Un calcul dit « différentiel et intégral » permet d'analyser les variations de telles fonctions, tant localement que globalement. On sait les succès de cette méthode étroitement imbriquée au spectaculaire développement de la physique. Les lois régissant l'attraction des corps, la chaleur, les fluides, les ondes sont du ressort de cette théorie : elles sont décrites par des équations différentielles (reliant les quantités à leurs variations) et l'analyse constitue, d'un certain point de vue, le « calcul symbolique » sous-jacent à cet ensemble d'applications.

La révolution de l'analyse a des conséquences tangibles dans le calcul des constantes fondamentales. À partir de 1650, de nombreuses formules en apparence étrangères à la géométrie élémentaire voient le jour. Ainsi peut-on déterminer π par un surprenant procédé infini qui consiste à multiplier par 4 la somme des fractions 1 /1, – 1 /3, 1 /5, – 1 /7, etc. Les progrès induits par l'analyse sont frappants : tandis que seules 15 décimales de π sont connues en 1600, les records s'établissent à 79 chiffres en 1700, 138 en 1800, et 527 en 1900. Des progrès de la science mathématique découlent les progrès du calcul.

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Écrit par

  • : ingénieur de recherche à l'Institut national de recherche en informatique et automatique (I.N.R.I.A.).

Classification

Pour citer cet article

Philippe FLAJOLET. CALCUL, mathématique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • ACALCULIES

    • Écrit par
    • 985 mots
    ...celle(s) préservée(s). Les troubles les plus fréquents concernent le transcodage – c’est-à-dire le passage d'une notation numérique à une autre –, le calcul mental et écrit, y compris l'identification des opérateurs, et, plus rarement, l'accès à la signification des nombres. De nombreuses doubles dissociations...
  • ACQUISITION DU NOMBRE ET DU CALCUL

    • Écrit par
    • 2 067 mots
    Les bébés, à peine âgés de quelques mois, possèdent aussi des capacités attentionnelles qui leur permettent de suivre trois objets, le cas échéant en mouvement ou temporairement cachés. On a pu « expliquer » cette capacité en postulant la création de fichiers d’objets. Ces fichiers permettent notamment...
  • ALGORITHMIQUE

    • Écrit par et
    • 6 652 mots
    • 3 médias

    L'objet de l'algorithmique est la conception, l'évaluation et l'optimisation des méthodes de calcul en mathématiques et en informatique. Un algorithme consiste en la spécification d'un schéma de calcul, sous forme d'une suite d'opérations élémentaires obéissant à un enchaînement déterminé....

  • LE CALCUL DES FLUXIONS (I. Newton)

    • Écrit par
    • 201 mots
    • 1 média

    En octobre 1666, Isaac Newton (1642-1727) écrit Le Calcul des fluxions qui, sans être immédiatement publié, sera déterminant pour le développement du calcul différentiel. Il y définit le concept de fluxions. Newton décrit une particule parcourant une courbe à l'aide de deux quantités : la vitesse...

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