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WERNER ALFRED (1866-1919)

Chimiste suisse né à Mulhouse et mort à Zurich. Dès l'âge de vingt ans, Werner est à Zurich où il soutient en 1890 sa thèse de doctorat sur l'étude de la structure et de la stéréochimie de composés azotés. Après un an passé à Paris dans le laboratoire de Marcelin Berthelot, il revient à Zurich. En 1895, il acquiert la nationalité suisse et il est nommé professeur à l'université de Zurich.

Sans cesser de s'intéresser à la chimie organique, il consacre alors la plus grande partie de son activité à la structure des composés inorganiques et il crée la chimie des complexes ou chimie de coordination qui va connaître un grand développement. À la différence de ce qu'August Kekulé avait proposé pour l'atome de carbone, Werner distingue pour un métal (par exemple le cobalt, le chrome, le platine) engagé dans une combinaison deux types de valence : la valence primaire, responsable de la formation des ions en solution, et la valence secondaire, ou indice de coordination, satisfaite par des molécules neutres, telles que l'ammoniac, l'éthylènediamine, etc. À partir des deux types de valence ainsi définis, Werner propose pour ces complexes une structure octaédrique qui permet de rendre compte des phénomènes d'isomérie géométrique ou optique que présentent certains d'entre eux. Werner entretiendra une controverse très fructueuse avec le chimiste danois S. M. Jørgensen (1837-1914) qui avait accumulé un grand nombre de résultats expérimentaux sur ces composés métalliques et présentait une théorie différente sur leur constitution. La théorie de Werner sera ultérieurement très bien interprétée par les approches électroniques et les calculs quantomécaniques de Sigwick (1927) et de Linus Carl Pauling (1931). Werner reçoit le prix Nobel de chimie en 1913.

— Georges BRAM

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay

Classification

Pour citer cet article

Georges BRAM. WERNER ALFRED (1866-1919) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COMPLEXES, chimie

    • Écrit par René-Antoine PARIS, Jean-Pierre SCHARFF
    • 4 304 mots
    • 5 médias
    ...coordinats en nombre supérieur à celui fixé par la valence normale de l'ion métallique. En effet, la théorie de la coordination fut proposée en 1893 par Alfred Werner (prix Nobel de chimie en 1913) dont les travaux permirent de développer rapidement l'aspect structural conduisant à l'étude de nombreux cas...
  • COORDINATION (chimie) - Composés de coordination

    • Écrit par Jean AMIEL, Jean-Pierre SCHARFF
    • 4 894 mots
    • 4 médias

    Un composé de coordination est une entité chimique constituée d'un atome central et d'un ou plusieurs coordinats, ou ligands, éventuellement en nombre supérieur à celui qui résulterait de la valence ou du degré d'oxydation usuel de l'atome central. Un certain nombre de ces composés avaient...

  • LIAISONS CHIMIQUES - Liaison et classification

    • Écrit par André JULG
    • 8 249 mots
    • 7 médias

    Le problème de la nature de la liaison chimique s'est posé dès que fut entrevue la structure discontinue de la matière. Depuis l'Antiquité, chaque époque s'y est intéressée, proposant des solutions adaptées à ses connaissances. Démocrite munissait les particules de petits crochets afin de leur permettre...

  • STÉRÉOCHIMIE - Stéréochimie inorganique

    • Écrit par Jacques-Émile GUERCHAIS
    • 3 942 mots
    • 8 médias

    La stéréochimie, qui concerne la structure spatiale d'une molécule, peut paraître plus complexe en chimie minérale qu'en chimie organique. Celle-ci est la chimie du carbone, élément petit qui s'entoure de deux, trois ou quatre autres éléments ou radicaux ; l'entourage quatre correspond...

Voir aussi