Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ABERRATION ASTRONOMIQUE

On désigne sous le nom d'aberration un déplacement apparent des astres dû au mouvement relatif de l'observateur et de ces astres, et dont l'origine se trouve dans la valeur finie de la vitesse de la lumière.

Ce mouvement provient de la rotation de la Terre sur elle-même (aberration diurne), de sa révolution autour du barycentre du système solaire (aberration stellaire ou annuelle) et du mouvement d'ensemble de l'étoile par rapport au barycentre du système solaire (aberration séculaire). Les deux premières sont des phénomènes périodiques, reflétant les périodicités diurne et annuelle de la position de l'observateur par rapport aux étoiles ; la troisième, qui correspond à un mouvement rectiligne et uniforme, ne peut être mise directement en évidence par l'observation. Enfin, on appelle aberration planétaire le déplacement apparent des planètes dû à leur mouvement relatif par rapport à la Terre.

Historique

Le phénomène d'aberration fut découvert indépendamment dans le cas du Soleil par le Danois Ole Christensen Römer et dans le cas des étoiles (aberration des fixes) par l'Anglais James Bradley. Ces deux découvertes eurent une influence considérable sur les conceptions astronomiques.

En 1676, Römer remarqua que l'intervalle de temps séparant les éclipses des satellites de Jupiter ne pouvait s'interpréter qu'en admettant que la lumière avait une vitesse de propagation finie, même dans le vide. Il déduisit de ses observations que le temps de parcours entre le Soleil et la Terre était de huit minutes. Cette découverte du mode de propagation progressif permit de jeter les bases des théories de la lumière, qui devaient, deux siècles plus tard, aboutir à la théorie de la relativité.

Bradley, cherchant à mettre en évidence le mouvement parallactique des étoiles, devait découvrir l'aberration annuelle des fixes, qu'il rapprocha du phénomène observé par Römer. Il présenta sa découverte à la Royal Society en 1729. Cela apportait une preuve supplémentaire du mouvement de la Terre autour du Soleil et confirmait d'une manière définitive les théories coperniciennes.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : astronome titulaire à l'Observatoire de la Côte d'Azur
  • : membre de l'Académie des sciences, astronome émérite à l'Observatoire de la Côte d'Azur

Classification

Pour citer cet article

André BOISCHOT et Jean KOVALEVSKY. ABERRATION ASTRONOMIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Angle d'aberration - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angle d'aberration

Autres références

  • ASTROMÉTRIE

    • Écrit par Jean KOVALEVSKY
    • 6 512 mots
    • 9 médias
    Le principal effet dont il faut tenir compte est l'aberration, qui est un effet optique dû à la valeur finie de la vitesse de la lumière qui se compose avec la vitesse de l'observateur. Celui-ci ne voit donc pas l'astre dans la direction où il se trouve réellement. On distingue l'aberration annuelle,...
  • BRADLEY JAMES (1693-1762)

    • Écrit par Universalis, Gerald S. HAWKINS
    • 773 mots

    Astronome anglais né en mars 1693 à Sherborne (Gloucestershire), mort le 13 juillet 1762, à Chalford (Gloucestershire). James Bradley est l'un des pionniers de l'astronomie de précision.

    James Bradley fréquente le Balliol College d'Oxford, où il obtient sa licence en 1714 et sa maîtrise...

  • GAIA, mission

    • Écrit par François MIGNARD
    • 6 981 mots
    • 4 médias
    Le phénomène physique permettant la détection de cette accélération est l’aberration de la lumière, bien connue depuis le xviiie siècle, mais dont la compréhension n’est intervenue qu’avec la théorie de la relativité restreinte d’Albert Einstein en 1905. Si deux observateurs – l’un placé au centre...

Voir aussi