Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

8-24 novembre 2019

Bolivie. Démission du président Evo Morales.

  • Article mis en ligne le

Le 8, le président Evo Morales, dont la réélection en octobre est contestée, dénonce un coup d’État « en cours » après les mutineries de trois compagnies de policiers à Cochabamba, Sucre et Santa Cruz.

Démission d’Evo Morales, 2019 - crédits : Alexis Demarco/ APG/ Getty Images News/ AFP

Démission d’Evo Morales, 2019

Le 10, alors que la contestation se radicalise, que nombre de ministres et de parlementaires démissionnent et que l’armée lui demande de renoncer à son mandat « pour la restauration de la stabilité dans le pays », Evo Morales annonce son départ. Il avait auparavant proposé la convocation de nouvelles élections, se conformant à l’avis rendu le même jour par l’Organisation des États américains, que son gouvernement avait chargée fin octobre d’une mission d’enquête sur le processus électoral.

Le 11, Evo Morales s’exile au Mexique qui lui accorde l’asile.

Le 12, la seconde vice-présidente du Sénat Jeanine Áñez (Mouvement social-démocrate, centre droit) se proclame présidente par intérim, selon l’ordre constitutionnel, après les démissions du vice-président Álvaro García Linera, ainsi que de la présidente et du vice-président du Sénat. Les jours suivants, des affrontements meurtriers opposent les forces de l’ordre à des partisans d’Evo Morales.

Le 24, Jeanine Áñez promulgue la loi approuvée par le Parlement la veille, qui prévoit l’organisation de nouvelles élections générales, sans la participation d’Evo Morales. Elle présente également l’accord conclu avec les organisations sociales en vue de rétablir l’ordre. Celles-ci s’engagent à démobiliser leurs militants et à cesser les blocages de routes en échange du retrait de l’armée des zones de manifestation et de la suspension du décret pris par le gouvernement provisoire, qui exonérait les forces de l’ordre de responsabilités dans l’exercice de leurs fonctions. Le bilan humain des violences s’élève à au moins trente-deux morts, pour la plupart survenues depuis la prise de fonctions de Jeanine Áñez.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 20-30 octobre 2019 Bolivie. Élections générales au résultat contesté

    Le 20, alors que les résultats préliminaires de l’élection présidentielle accordent plus de 45 p. 100 des suffrages au président sortant Evo Morales (Mouvement vers le socialisme, MAS) et plus de 38 p. 100 à son adversaire Carlos Mesa (Communauté civique, centre), le Tribunal suprême électoral interrompt...

  • 12-13 janvier 2019 Bolivie - Italie. Extradition de Cesare Battisti

    Le 12, l’écrivain et ancien activiste italien d’extrême gauche Cesare Battisti est interpellé à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie. Il avait fui le Brésil en décembre 2018 après que ce pays, où il s’était réfugié en 2004, avait autorisé son extradition vers l’Italie.

    Le 13, il...

  • 21 février 2016 Bolivie. Échec du référendum constitutionnel.

    Les électeurs consultés par référendum rejettent par 51,3 p. 100 des suffrages la modification de la Constitution qui aurait permis au président Evo Morales, au pouvoir depuis 2006, de briguer un quatrième mandat en 2019. Quelques semaines plus tôt, une chaîne de télévision avait accusé le gouvernement...

  • 5-12 juillet 2015 Vatican - Équateur - Bolivie - Paraguay. Visite du pape François en Amérique latine

    Du 5 au 7, le pape François entame par l’Équateur son premier déplacement en Amérique latine. À Guayaquil, il défend la famille, « la grande “richesse sociale” que d’autres institutions ne peuvent pas remplacer ». À Quito, alors que le président Rafael Correa est contesté dans la rue depuis plusieurs...

  • 12 octobre 2014 Bolivie. Réélection du président Evo Morales

    L'ancien syndicaliste d'origine amérindienne Evo Morales, candidat du Mouvement vers le socialisme (M.A.S.), est réélu à la présidence pour un troisième mandat, dès le premier tour de scrutin, avec 61,4 p. 100 des suffrages, contre 24,2 p. 100 pour son principal adversaire, le chef d'entreprise Samuel...

  • 6 décembre 2009 Bolivie. Réélection du président Evo Morales

    Le 6, le président de gauche sortant, Evo Morales qui, durant la campagne, a refusé tout débat télévisé avec d'autres candidats, est réélu dès le premier tour avec 62,1 p. 100 des voix face au candidat de la droite Manfred Reyes Villa, qui obtient 25,9 p. 100 des suffrages, suivi du centriste Samuel...

  • 25 janvier 2009 Bolivie. Référendum constitutionnel

    Lors d'un référendum, les Boliviens approuvent à 62 p. 100 des suffrages exprimés la nouvelle Constitution, permettant la « refondation de la Bolivie » souhaitée par le président Evo Morales. Le texte donne une place prépondérante aux communautés indigènes, à la justice sociale ainsi qu'au rôle de l'État,...

  • 9-15 septembre 2008 Bolivie. Difficile dialogue entre le gouvernement et l'opposition autonomiste

    Le 9, à Santa Cruz, la capitale économique située dans l'est du pays, des affrontements opposent les partisans du président Evo Morales et ceux de l'autonomie des départements.

    Le 10, le président Morales annonce l'expulsion de l'ambassadeur des États-Unis à La Paz, qu'il accuse de collusion...

  • 10-28 août 2008 Bolivie. Référendum favorable au président Evo Morales

    Le 10, le président Evo Morales et son vice-président Álvaro García Linera sont confirmés dans leurs fonctions par le « référendum révocatoire » – non prévu dans la Constitution – convoqué par la présidence; ils obtiennent 67,4 p. 100 de votes favorables. Ce résultat doit mettre fin à la crise institutionnelle...

  • 1er-22 juin 2008 Bolivie. Référendums locaux en faveur d'une autonomie départementale

    Le 1er, les électeurs des départements de Pando et de Beni, dans le nord du pays, après ceux de Santa Cruz dans l'est le mois précédent, approuvent massivement par référendum les statuts d'autonomie proposés par les préfets sans l'aval du pouvoir central – et jugés illégaux par ce dernier. Ceux-ci prévoient...