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7 août-3 septembre 2009

Gabon. Élection contestée d'Ali Bongo à la présidence

Le 7, à Libreville, de violents affrontements ont lieu entre les opposants à la candidature à l'élection présidentielle du 30 août d'Ali ben Bongo, fils du président Omar Bongo décédé le 8 juin, et les forces de l'ordre. Rejoints par plusieurs autres candidats à l'élection et quelque dix mille personnes, qui protestent notamment contre le maintien d'Ali Bongo à son poste de ministre de la Défense au sein du gouvernement – alors que trois autres ministres ont été remerciés –, les opposants organisent une marche dans la capitale.

Le 30 se déroule le scrutin présidentiel à un tour, auquel se présentent vingt et un candidats. Les deux principaux adversaires d'Ali Bongo sont André Mba Obame, ancien ministre de l'Intérieur, et l'opposant historique Pierre Mamboundou.

Le 31, alors que les résultats ne sont pas encore publiés, Ali Bongo se déclare « largement gagnant », tandis que Pierre Mamboundou affirme l'avoir emporté avec 39,15 p. 100 des voix.

Le 1er septembre, c'est André Mba Obame qui s'autoproclame vainqueur du scrutin avec 50,1 p. 100 des suffrages.

Le 3, avec vingt-quatre heures de retard, la commission électorale annonce la victoire d'Ali Bongo qui aurait recueilli 41,7 p. 100 des suffrages, devant André Mba Obame (25,9 p. 100) et Pierre Mamboundou (25,2 p. 100). Ces derniers dénoncent des fraudes. Alors que l'enjeu d'une élection « libre » après le règne sans partage d'Omar Bongo pendant quarante et un ans laissait entrevoir une forte mobilisation des Gabonais, le taux de participation a été faible (44 p. 100).

Le 3 également, l'annonce tardive des résultat définitifs provoque des incidents dans plusieurs villes du pays, et notamment contre le consulat général de France à Port-Gentil, incendié par des émeutiers qui accusent Paris d'avoir favorisé l'élection d'Ali Bongo. Les jours suivants, à Port-Gentil, capitale pétrolière et bastion de l'opposition, des affrontements violents entre des émeutiers et les forces de l'ordre provoquent la mort de trois personnes selon un bilan officiel, quinze selon l'opposition.

— Universalis

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