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5 août-1er septembre 1983

Liban. Remise en cause de l'autorité du président Amine Gemayel

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Les 5, 6 et 7 une vague d'attentats par voitures piégées fait cinquante-cinq morts et deux cent quatre blessés dans des zones contrôlées par l'armée syrienne, à Tripoli, à Arbaniyeh, village situé à l'est de Beyrouth, et à Baalbek.

Le 8, le Front de salut national (F.S.N.), coalition de l'opposition présidée par le chef druze Walid Joumblatt et soutenue par Damas, accuse le gouvernement d'Amine Gemayel d'être responsable de ces attentats « en accord avec les phalangistes ».

Le 13, le Front de l'opposition publie une nouvelle déclaration dans laquelle il affirme que « la reprise de la guerre civile » serait inéluctable si Amine Gemayel « ne rompait pas les chaînes qui l'attachent à son parti, les Phalanges, et n'engageait pas le dialogue avec le peuple libanais ». Le F.S.N. exige, avant toute négociation, la démission du gouvernement, la destitution de quelques hauts fonctionnaires nommés par Amine Gemayel et jugés trop proches des phalangistes, le retrait des milices phalangistes de la montagne du Chouf, où s'affrontent les Druzes et les chrétiens, et surtout l'assurance que l'armée libanaise, accusée d'avoir partie liée avec les « forces libanaises » (milices phalangistes), ne se déploiera pas dans cette région, sauf à la suite d'une entente nationale, lorsque l'armée israélienne se sera retirée.

Le 16, Moshe Arens, ministre israélien de la Défense, se rend à Beyrouth-Est (secteur chrétien), en violation des accords du 17 mai. À la suite de cette visite, Chafic Wazzan, Premier ministre, et les autres membres musulmans du gouvernement menacent de démissionner : le président Gemayel condamne, dans un communiqué publié le 18, les contacts directs entre le ministre israélien et des hommes politiques de la droite chrétienne.

Le 25, Robert McFarlane, envoyé spécial du président Reagan au Proche-Orient, obtient de Jérusalem un nouveau délai pour le retrait partiel des troupes israéliennes du Liban. L'évacuation des montagnes du Chouf, qui devait commencer le 28, est repoussée d'une semaine.

Du 28 août au 1er septembre, de très violents affrontements opposent l'armée libanaise à des miliciens musulmans progressistes à Beyrouth-Ouest, dans l'ancien secteur palestino-progressiste, en principe « nettoyé », d'abord par l'armée israélienne puis par l'armée libanaise à l'automne de 1982. Ce sont les premiers combats de rue qui ont lieu en plein quartier résidentiel depuis 1975 et la première grande bataille contre l'armée. Les positions de la force multinationale sont aussi la cible de bombardements : deux marines américains et six militaires français sont tués.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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