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15-30 septembre 1982

Liban. Massacres dans les camps palestiniens de Sabra et de Chatila

Le 15 au matin, quelques heures à peine après l'annonce de la mort de Béchir Gemayel, président élu libanais, l'armée israélienne pénètre dans Beyrouth-Ouest. En deux jours et malgré la résistance de quelques miliciens, l'armée israélienne contrôle entièrement la capitale libanaise.

Le 17, le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni depuis deux jours à la demande du Liban, adopte, à l'unanimité de ses quinze membres, la résolution jordanienne condamnant « la récente incursion israélienne dans Beyrouth » et demandant « un retour immédiat aux positions occupées par Israël avant le 15 septembre 1982 ».

Le 18, sont révélés par la presse les massacres des camps palestiniens de Sabra et de Chatila à Beyrouth-Ouest, qui ont eu lieu la veille et l'avant-veille : des centaines de civils palestiniens (de 5 000 à 7 000 selon Yasser Arafat, mais plutôt, semble-t-il, environ 1 500), parmi lesquels des femmes et des enfants, ont été exterminés par des dissidents des milices phalangistes et des milices du commandant Haddad, allié d'Israël à 200 mètres des lignes israéliennes que les meurtriers avaient été autorisés à traverser pour pénétrer dans les camps.

Le 19, le Conseil de sécurité condamne à l'unanimité ce « massacre criminel » qui suscite l'indignation dans le monde entier. L'O.N.U. porte de dix à cinquante le nombre de ses observateurs à Beyrouth.

Le 20, Paris, Rome et Washington acceptent la demande du gouvernement libanais d'envoyer une nouvelle force multinationale pour assurer la protection des populations à Beyrouth-Ouest et restaurer l'autorité de l'État. Contrairement à la précédente, sa mission n'a pas de durée limitée.

Le 22, Menahem Begin fait entériner à la Knesset son refus de constituer une commission d'enquête sur les massacres. Les débats sont particulièrement houleux, l'opposition travailliste exigeant la démission de Menahem Begin et d'Ariel Sharon.

Le 24, l'Assemblée générale de l'O.N.U., réunie en session spéciale sur la Palestine, adopte à la quasi-unanimité (seuls Washington et Jérusalem ont voté contre) une résolution condamnant les massacres et demandant au Conseil de sécurité d'organiser une enquête.

Le 25, une imposante manifestation qui rassemble plus de 250 000 personnes a lieu à Tel-Aviv à l'appel du Parti travailliste et du mouvement La Paix maintenant.

Le 28, le gouvernement israélien, devant l'ampleur des protestations en Israël, accepte la création d'une « commission d'enquête judiciaire » sur les circonstances des massacres de Beyrouth, sous la direction du président de la Cour suprême.

Le 29, s'achève l'évacuation de Beyrouth par les Israéliens. L'armée libanaise reprend le contrôle de Beyrouth-Ouest où elle procède à de très nombreuses arrestations d'étrangers, Palestiniens et autres, en situation irrégulière.

Le 30, le président Amine Gemayel, au milieu d'une foule en liesse, parcourt à pied plusieurs grandes artères de Beyrouth, la veille encore minées et impraticables. Il célèbre ainsi solennellement la réunification de la capitale libanaise, divisée par la guerre depuis sept ans. À l'aéroport, le trafic civil, interrompu depuis près de quatre mois, reprend.

— Universalis

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