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5-22 décembre 2013

Centrafricaine (République) - France. Intervention militaire française

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Le 5, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 2127, présentée par la France, qui prévoit le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) sous conduite africaine – elle pourrait compter jusqu'à six mille hommes – et autorise les forces françaises à « soutenir la Misca dans l'accomplissement de sa mission ». La résolution est placée sous le chapitre vii de la charte de l'O.N.U. qui autorise le recours à la force. Le président français François Hollande annonce aussitôt la mobilisation de mille six cents hommes dans le cadre de l'opération Sangaris. La France, qui intervient à la demande des autorités centrafricaines, « n'a pas d'autres objectifs que de sauver des vies humaines », affirme-t-il. Le pays est le théâtre de violences depuis le renversement du président François Bozizé par les rebelles de la Séléka, en mars. Des combats meurtriers opposent ces derniers, en majorité musulmans, aux milices villageoises « anti-balaka » (« anti-machettes »), qui défendent les populations chrétiennes.

Le 5 également, les « anti-balaka », armés par les partisans du l'ex-président Bozizé, lancent une offensive sur Bangui, en riposte aux attaques dont ils sont la cible depuis mars. Les jours suivants, les combats font plus de mille morts dans la capitale.

Les 6 et 7, les cinquante-trois délégations africaines représentées au Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique qui se tient à Paris apportent leur caution à l'opération française. De son côté, François Hollande appelle l'Afrique à « assurer par elle-même sa sécurité » en constituant « une force de réaction rapide sous l'égide de l'Union africaine ». Il indique que les troupes françaises auront pour mission de « désarmer toutes les milices », d'aider le pays à « retrouver la stabilité et [de] permettre, le moment venu, des élections libres et pluralistes ».

Le 7, les dignitaires religieux catholique, musulman et évangélique dénoncent en commun « toute tentative de récupération politique qui vise à « antagoniser » les Centrafricains sous prétexte d'appartenance religieuse ».

Le 9, les forces françaises entament leurs opérations de désarmement et de cantonnement des miliciens, et de réouverture des axes routiers stratégiques.

Le 10, le président Hollande, de retour d'Afrique du Sud, fait escale à Bangui où deux soldats français ont été tués.

Le 22, tandis que le pouvoir accuse implicitement l'opération Sangaris d'être dirigée contre la Séléka, celle-ci organise une manifestation contre l'armée française à Bangui. La poursuite des violences, au cours du mois, aggrave une situation sanitaire déjà très préoccupante à Bangui, dont le tiers des habitants sont déplacés.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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