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4-25 septembre 1989

U.R.S.S.. Poursuite de l'agitation nationaliste et annonce de mesures de redressement économique

Le 4, le Front populaire azéri lance un appel à la grève générale afin de soutenir la demande du maintien du rattachement de l'enclave arménienne du Haut-Karabakh à la république d'Azerbaïdjan. Largement suivi, le mouvement est interrompu le 11, mais le blocus économique imposé à l'Arménie depuis la fin d'août se poursuit. À cause d'une grève des cheminots et de barrages routiers, l'Arménie se trouve privée de la plupart de ses approvisionnements qui transitent presque tous par Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.

Le 5, un autre foyer d'agitation nationaliste apparaît : le Soviet suprême d'Ukraine publie un projet de loi établissant l'ukrainien comme langue officielle de la République, tandis que, le 10, le congrès constitutif du Mouvement populaire d'Ukraine pour la perestroïka s'achève à Kiev, en lançant un appel à la démission du chef du P.C. de la République, Vladimir Chtcherbitski, un des derniers vieux brejnéviens encore au pouvoir.

Le 9, Mikhaïl Gorbatchev prononce, à la télévision, une allocution dans laquelle il dresse un sévère tableau de la situation économique. Il annonce, pour y remédier, un programme d'assainissement « extraordinaire », comportant des points « douloureux, impopulaires, difficiles ».

Le 17, plus de cent mille Ukrainiens participent, à Lvov, à deux messes en plein air pour réclamer la légalisation de l'Église catholique uniate. Une autre manifestation, qui regroupe plusieurs dizaines de milliers de personnes, toujours à Lvov, commémore, le même jour, le cinquantième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine occidentale par l'Armée rouge.

Les 19 et 20, un plénum du comité central, réuni à Moscou, est consacré principalement à la question des nationalités et il adopte à l'unanimité une « plate-forme » qui prévoit une plus grande autonomie pour les républiques fédérées, en particulier le « droit à la souveraineté » économique. Mikhaïl Gorbatchev poursuit sa prise en main des instances dirigeantes en faisant éliminer plusieurs conservateurs qui sont remplacés par des réformateurs. Viktor Tchebrikov, ancien patron du K.G.B., et l'Ukrainien Vladimir Chtcherbitski figurent parmi les victimes de ce remaniement.

Le 25, le Soviet suprême se réunit pour la session d'automne. C'est à nouveau pour Mikhaïl Gorbatchev l'occasion de dresser un portrait sans fard de la grave situation économique, et de rappeler le besoin de « mesures urgentes » dans ce domaine.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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