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1er-27 juillet 1989

U.R.S.S.. Affrontements ethniques et grèves des mineurs

Le 1er, au cours d'une allocution télévisée, Mikhaïl Gorbatchev exhorte les Soviétiques à mettre fin aux troubles ethniques qui peuvent mettre en péril sa politique de perestroïka et même menacer l'« intégrité de l'État ».

Le 9, alors que, deux jours auparavant, un incident survenu dans la capitale du Haut-Karabakh révélait que la tension persiste toujours entre les communautés arménienne et azérie, un rassemblement met face à face, à Kichinev, capitale de la Moldavie, nationalistes moldaves et russophones.

À partir du 10, les mineurs de charbon du Kouzbass (Sibérie) commencent à cesser le travail. Réclamant des augmentations de salaire ainsi que l'amélioration de leurs conditions de vie, ils s'organisent localement en comités avec qui le ministre du Charbon entame des négociations. En une semaine, une quinzaine de villes sont paralysées par plusieurs dizaines de milliers de mineurs en grève, et le mouvement s'étend au bassin du Don (Ukraine), menaçant gravement le fonctionnement régulier des usines et des centrales énergétiques. Mikhaïl Gorbatchev affirme, le 18, que la situation met en péril le « rôle dirigeant du parti » et annonce l'achat à l'étranger pour 100 milliards de francs de biens de consommation, surtout alimentaires.

Le 18, l'état d'urgence et le couvre-feu sont décrétés dans plusieurs localités de la République autonome d'Abkhazie, qui dépend de la Géorgie. Depuis plusieurs jours, des affrontements entre Abkhazes et Géorgiens ont fait au moins seize morts et deux cents blessés.

À partir du 19, la situation commence très progressivement à se détendre dans les mines, à la suite d'accords sur les salaires et les conditions de vie. Mais les mineurs n'entendent pas pour autant renoncer à leurs comités de grève, entamant ainsi l'autorité locale du parti. Mikhaïl Gorbatchev reconnaît, le 24, devant le Soviet suprême, que la grève des mineurs est l'« épreuve la plus difficile » qu'ait connue la perestroïka.

Le 27, le Soviet suprême accorde l'« autonomie comptable » à l'Estonie, à la Lituanie et à la Lettonie. Ce premier pas vers l'« autonomie économique » réclamée par les Républiques baltes inquiète les russophones qui y résident et qui ont déclenché des grèves pour protester contre cette évolution.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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