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25-31 octobre 2007

Tchad - France. L'O.N.G. L'Arche de Zoé accusée d'enlèvement d'enfants au Tchad

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Le 25, les autorités tchadiennes interpellent neuf Français – sept membres de l'O.N.G. L'Arche de Zoé et deux journalistes – à l'aéroport d'Abéché, dans l'est du pays. Le groupe s'apprêtait à quitter le Tchad pour la France, sans autorisation, avec cent trois enfants de un à neuf ans, présentés comme des orphelins originaires du Darfour soudanais. L'Arche de Zoé entendait « sauver de la mort » ces enfants en les confiant à des familles françaises et en demandant que leur soit accordé le statut de réfugiés politiques. Un pilote belge et sept membres d'équipage espagnols sont également retenus. L'opération, lancée en avril, avait fait l'objet, dès le mois de mai, d'une « mise en garde » du Quai d'Orsay puis, en juillet, d'une enquête préliminaire de la brigade de protection des mineurs, à la demande du parquet de Paris. Le 24 octobre, ce dernier a ouvert une information judiciaire contre X pour « exercice illicite de l'activité d'intermédiaire en vue d'adopter ».

Le 26, un message du président tchadien Idriss Déby, publié sur le site Internet de la présidence tchadienne, affirme: « Ils nous traitent comme des bêtes. Voilà l'image de cette Europe qui sauve, qui donne des leçons à nos pays. »

Le 29, la justice tchadienne inculpe les neuf Français interpellés d'« enlèvement de mineurs tendant à compromettre leur état-civil et escroquerie ». Il apparaîtra que les enfants sélectionnés étaient pour la plupart tchadiens et n'étaient pas tous orphelins.

Le 31, le président Nicolas Sarkozy appelle son homologue tchadien au respect de la « présomption d'innocence » et lui fait part de son souhait que les Français arrêtés au Tchad soient jugés en France Il réitère sa « confiance » au président Déby, avec lequel a été difficilement négocié le déploiement de l'Eufor, la force militaire européenne dans l'est du Tchad, pièce maîtresse de la politique portée par la France pour assurer la protection des quatre cent mille réfugiés soudanais et déplacés tchadiens et centrafricains victimes du conflit du Darfour.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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