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1er-4 mai 1993

France. Suicide de Pierre Bérégovoy

Le 1er, Pierre Bérégovoy, Premier ministre du dernier gouvernement socialiste, entre avril 1992 et mars 1993, se donne la mort à Nevers (Nièvre). Son geste suscite une vive émotion au sein de la classe politique comme chez tous les Français. Pierre Bérégovoy était très affecté par les accusations dont il avait fait l'objet à la suite de la révélation par la presse, en février, du prêt sans intérêts de 1 million de francs que lui avait accordé l'homme d'affaires Roger-Patrice Pelat, en septembre 1986, pour acheter son appartement parisien. À l'approche de la publication du rapport sur l'état de la France réclamé par son successeur à Matignon, Édouard Balladur, il pouvait ressentir un sentiment d'injustice devant le dénigrement de sa gestion économique, qui était accentué par l'impression d'avoir été appelé trop tard aux affaires. Il pouvait aussi se sentir en partie responsable de la sévère défaite de son parti aux élections législatives de mars. Les jours suivants, divers hommes politiques mettent en cause le rôle de la presse, voire de la justice, dans le traitement des « affaires ».

Le 3, quelque quatre mille personnes se recueillent devant la dépouille de Pierre Bérégovoy exposée au Val-de-Grâce.

Le 4, à l'issue des obsèques de l'ancien Premier ministre à Nevers – ville dont il était le maire –, auxquelles assistent les principaux personnages de l'État, le président François Mitterrand rend hommage à l'action de Pierre Bérégovoy et interroge : « L'émotion, la tristesse, la douleur [...] lanceront-elles le signal à partir duquel de nouvelles façons de s'affronter tout en se respectant donneront un autre sens à la vie politique? »

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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