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1er-23 décembre 1991

Yougoslavie - Croatie - Slovénie. Poursuite des combats malgré les efforts de médiation de la C.E.E. et de l'O.N.U

Le 1er, Cyrus Vance, émissaire de l'O.N.U., entame à Belgrade sa quatrième mission de négociations sur le déploiement de Casques bleus dans les zones où les combats entre Croates et forces fédéro-serbes font toujours rage, malgré le quatorzième cessez-le-feu conclu le 23 novembre à Genève.

Le 2, la C.E.E. décide d'annuler en faveur des quatre républiques sécessionnistes (Croatie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine) les sanctions adoptées le 8 novembre à l'encontre de la Yougoslavie. La Serbie, seule avec le Monténégro à être désormais concernée, proteste contre cette mesure sélective.

Le 3, le ministre fédéral de la Défense, le général Veljko Kadijevic, décide la levée du blocus des ports de la côte dalmate, en Croatie, où, estime-t-il, l'armée a atteint ses objectifs. Il préconise la formation rapide d'une petite fédération yougoslave regroupant les peuples désireux de vivre ensemble, en fait sous contrôle serbe.

Le 6, l'armée fédérale lance une nouvelle offensive en Croatie. Tandis que des affrontements meurtriers se déroulent en Slavonie occidentale, de violents tirs d'artillerie touchent les villes d'Osijek, dans l'Est, ainsi que le centre historique de Dubrovnik. L'U.N.E.S.C.O., qui a classé le port médiéval patrimoine culturel de l'humanité, et Bernard Kouchner pour la France, protestent contre ces attaques, tandis que les États-Unis annoncent des sanctions économiques à l'encontre des six républiques, se démarquant ainsi de la politique sélective de la C.E.E. Au nom de l'O.N.U., Cyrus Vance exclut le déploiement de Casques bleus tant que le cessez-le-feu ne sera pas respecté.

Le 15, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 724 prévoyant l'envoi en Yougoslavie d'une vingtaine d'observateurs militaires. Ce texte, assez symbolique, s'assortit d'un renforcement de l'embargo sur toute livraison d'armes vers le théâtre du conflit.

Le 16, les ministres des Affaires étrangères des Douze, réunis à Bruxelles, définissent des critères pour la reconnaissance des nouveaux États en Europe de l'Est et en Union soviétique. Ils se prononcent pour une reconnaissance conditionnelle des républiques yougoslaves qui le souhaitent, le 15 janvier 1992.

Mais le 19, l'Allemagne, tenant une promesse faite à Zagreb et à Ljubljana au début du mois, se désolidarise de la position communautaire en annonçant la reconnaissance de la Croatie et de la Slovénie, qui est effective le 23. Jusqu'à la fin du mois, les combats se poursuivent, en particulier autour de la ville industrielle de Karlovac, au sud-ouest de Zagreb.

— Universalis

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