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16-30 janvier 1989

Pologne. Rapprochement entre le pouvoir et Solidarité

Les 16 et 17, le comité central du Parti communiste polonais (P.O.U.P.) se réunit à Varsovie pour examiner les propositions de l'équipe dirigeante sur les relations avec le syndicat Solidarité, formellement dissous en 1982.

Le 18, à l'issue de vives discussions et après que le général Jaruzelski eut menacé, avec plusieurs autres membres du bureau politique, de démissionner, le P.O.U.P. adopte une résolution prévoyant, à terme, la légalisation de Solidarité, à condition qu'il renonce au droit de grève et aux subventions occidentales. Cette déclaration d'intention constitue le préalable attendu par l'opposition pour engager les négociations avec le pouvoir.

Le 19, Lech Wałęsa réagit avec prudence aux propositions du général Jaruzelski qui, dans une conférence de presse inhabituelle, réitère son offre de légalisation du syndicat dissous.

Le 21, le père Stefan Niedzielak, prêtre de soixante-quatorze ans, proche de l'opposition, est trouvé mort dans son presbytère de Varsovie, la tête ensanglantée ; l'autopsie confirmera qu'il a été battu à mort. Le cardinal Józef Glemp, primat de l'Église polonaise, qualifie ce meurtre de « nouvelle tragédie », tandis que de nombreux catholiques pensent à une provocation.

Le 22, la direction de Solidarité, réunie à Gdańsk, accepte de négocier avec le pouvoir sur la base de la résolution adoptée par le P.O.U.P.

Le 27, au terme de dix heures de discussions, Lech Wałęsa et le général Kiszczak, ministre de l'Intérieur, parviennent à un accord pour l'ouverture, le 6 février, de la « table ronde » promise en août 1988.

Le 30, un jeune prêtre de 31 ans, proche de Solidarité, est à son tour retrouvé mort à son domicile de Bialystok, mais ces deux événements tragiques ne remettent pas en question la volonté de Solidarité de négocier avec le gouvernement.

— Universalis

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