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14-26 juin 1985

France. Désaccord entre Laurent Fabius et Lionel Jospin sur la conduite de la campagne des élections législatives

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Le 14, Laurent Fabius prononce, à Marseille, devant trois mille militants et sympathisants socialistes un discours politique appelant au « rassemblement le plus large ». Cette réunion est interprétée par la presse comme le lancement de la campagne pour les législatives de mars 1986. Le même jour, dans un entretien accordé au Provençal, le Premier ministre se présente comme le « chef du gouvernement et de la majorité ». « Ce sont deux plans à la fois différents et complémentaires », estime-t-il.

Le 20, Lionel Jospin, dans une lettre adressée à chacun des membres du comité directeur du Parti socialiste, annonce qu'il remettra en jeu son mandat de premier secrétaire devant le comité directeur convoqué pour le 6 juillet. Il affirme la « souveraineté » du parti, qui ne peut être conduit « de l'extérieur », récuse l'idée d'un « front républicain » dans lequel le P.S. se dissoudrait, et soutient que c'est lui qui doit conduire, sur ses propres thèmes, la campagne électorale. Le 19, Laurent Fabius, interrogé sur TF 1 au cours de l'émission Parlons France, avait déclaré regretter cette « agitation » et estimé qu'il n'y avait « absolument aucune divergence réelle sur le fond ». L'opposition, quant à elle, ironise sur la « querelle des chefs ».

Le 26, François Mitterrand intervient dans la polémique au cours d'une conversation à bâtons rompus avec des journalistes. Il assure que Laurent Fabius et Lionel Jospin ont raison tous les deux : « Le chef du gouvernement doit expliquer, proposer, entraîner ; il est le leader naturel de la majorité. » Mais il revient aux responsables du P.S. « de conduire la campagne qu'ils entendent mener à leur guise. Ils n'ont de compte à rendre à personne ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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