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12-31 juillet 1986

Espagne - France. Terrorisme basque et durcissement de Paris à l'égard des réfugiés

Le 12, la France expulse vers le Gabon Domingo Iturbe Abasolo, alias « Txomin », considéré comme un des chefs historiques de l'E.T.A. militaire. Réfugié en France depuis 1968, le nationaliste basque avait été arrêté le 27 avril et condamné, le 24 juin, pour port d'armes prohibé, à un an de prison ferme. Cette expulsion, la première d'un Basque espagnol ayant le statut de réfugié politique, marque une nette volonté de Paris de se rapprocher de Madrid dans sa lutte anti-terroriste.

Le 14, à Madrid, une bombe placée dans une voiture en stationnement explose au passage d'un autobus transportant des élèves de la garde civile, tuant dix personnes et en blessant une quarantaine. Cet attentat, l'un des plus sanglants jamais perpétré dans la capitale espagnole, traumatise la population qui, à l'appel unanime des partis politiques, des syndicats et du maire de la ville, observe, le lendemain, trois minutes de silence. Le fait qu'il ait été commis par l'E.T.A. militaire ne fait aucun doute pour personne.

Le 19, un réfugié basque, installé en France depuis 1982, arrêté la veille à Saint-Jean-de-Luz, est remis par les autorités françaises à la police espagnole, en application de la « procédure d'urgence absolue ». Interrogé le jour même sur R.M.C., le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Bernard Raimond, justifie ces expulsions.

Les 22, 28, 30 et 31, quatre autres expulsions de Basques espagnols résidant en France confirment l'attitude de fermeté désormais adoptée par Paris. Des deux côtés de la frontière, ces expulsions sont accueillies par des manifestations de protestation, qui ne prennent pas une grande ampleur.

— Universalis

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