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10-14 juillet 1997

Bosnie-Herzégovine. Réactivation des poursuites contre les criminels de guerre

  • Article mis en ligne le

Le 10, à Prijedor, dans la république serbe (R.S.) de Bosnie, la Force de stabilisation de l'O.T.A.N. (S.F.O.R.) procède à l'arrestation de l'ancien chef de la police de la ville, Simo Drljaca, et de l'ancien chef de l'exécutif, Milan Kovacević, responsables du « nettoyage ethnique » pratiqué dans la région en 1992. Le premier est tué lors de l'opération ; le second est transféré vers La Haye, siège du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (T.P.I.). Affirmant que la rencontre entre ses hommes et les deux Serbes était fortuite, la S.F.O.R. déclare que « ses hommes ne sont toujours pas habilités à rechercher les criminels de guerre présumés ». Le 27 juin déjà, dans la ville croate de Vukovar placée sous l'administration de l'O.N.U., un commando anonyme de soldats occidentaux agissant sous l'égide d'enquêteurs du T.P.I. avait arrêté l'ancien maire, Slavko Dokmanović, accusé d'avoir participé aux massacres perpétrés par l'armée serbe après la conquête de la ville, en 1991. C'était la première fois que le T.P.I. agissait de la sorte, préservant la confidentialité de l'acte d'accusation d'un inculpé afin de ne pas éveiller sa méfiance puis menant une opération armée contre lui. La même attitude a été adoptée avec Simo Drljaca et Milan Kovacević. Ce changement de méthode du T.P.I. s'explique par le maigre bilan de son action : sur soixante-quatorze personnes publiquement mises en accusation, seules huit ont été arrêtées. Ce relatif échec contribue au délitement d'une situation marquée par l'application incomplète des accords de Dayton, à un an du retrait des troupes occidentales de Bosnie. Les dirigeants serbes ainsi que les autorités russes protestent vivement contre ces opérations. Les jours suivants, des attentats visent les Occidentaux présents dans la R.S.

Le 14, le T.P.I. condamne le Serbe de Bosnie Dusan Tadić à vingt ans de prison pour des exactions commises durant la guerre dans l'ex-Yougoslavie. Il est le deuxième accusé à être jugé après le Croate de Bosnie Drazen Erdemović, qui avait été condamné à dix ans de prison en novembre 1996.

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