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ÉROGÈNES ZONES

Définies par Freud dans Trois Essais sur la théorie de la sexualité comme des « régions de l'épiderme ou de la muqueuse qui, excitées d'une certaine façon, procurent une sensation de plaisir d'une qualité particulière », les zones érogènes tiennent une place de première importance dans la sexualité infantile, où la primauté n'est pas encore donnée à la zone génitale. Le but de la sexualité infantile, qui n'a pas encore d'objet sexuel, est déterminé, en effet, par l'activité de ces zones érogènes, qui sont alors indépendantes. Si toutes les parties de l'épiderme et de la muqueuse peuvent servir de zones érogènes, il existe cependant des régions d'élection : celles qui sont d'abord excitées par la mère et qui jouent un certain rôle dans les échanges avec l'entourage. Il en est ainsi, par exemple, de la zone bucco-labiale, dont les premières stimulations par le sein ou le biberon sont liées à une fonction vitale : la nutrition. Bientôt, l'excitation interne de cette zone devient indépendante de la fonction, l'enfant trouvant du plaisir à l'apaiser par toute sorte de succion. La zone anale, au départ stimulée par la rétention et l'expulsion des fèces, les zones génitales, excitées par les soins de la mère, par la miction ou au hasard, deviennent, elles aussi, des sources d'excitation interne que l'enfant cherche à apaiser par différentes stimulations extérieures qui créent une satisfaction, telles que les attouchements anaux ou la masturbation. Dès la puberté, toutes les pulsions partielles (orales, anales, urétrales) coopèrent à l'acte sexuel ; et les zones érogènes dont elles proviennent se subordonnent au primat de la zone génitale. Lorsque les zones érogènes des pulsions partielles viennent à remplacer les fonctions de l'appareil génital, peuvent apparaître la névrose ou la perversion.

— Anne-Marie LERICHE

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Pour citer cet article

Anne-Marie LERICHE. ÉROGÈNES ZONES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CORPS - Le corps et la psychanalyse

    • Écrit par Monique DAVID-MÉNARD
    • 3 971 mots
    ...Le dernier des éléments de la pulsion, la source, rappelle la contiguïté des lieux du corps concernés par les fonctions d'échange avec ceux qui peuvent devenir zones de plaisir. Les bords externe ou interne des organes peuvent devenirérogènes s'ils s'organisent en un circuit qui se lie à un objet.
  • ENFANCE (Les connaissances) - La petite enfance

    • Écrit par Hélène STORK
    • 8 741 mots
    • 2 médias
    ...primordiales d'intégration psychique. À la satisfaction du besoin vital de la nutrition s'associent le plaisir – lié à l'excitation – de la zone érogène orale, celui de la succion, celui de la déglutition, celui de la réplétion, mais aussi bien d'autres sensations qui sont en rapport avec la...
  • LIBIDO

    • Écrit par Pierre KAUFMANN
    • 11 337 mots
    • 1 média
    Le moment fécond du travail analytique, dans cette vue, est celui de la découverte des « zones érogènes » et de l'énoncé du principe de leur stratification génétique. Encore observera-t-on que plusieurs lignes de recherche y trouvent leur point de concours. En premier lieu, le travail effectué sur...
  • PULSIONS PARTIELLES

    • Écrit par Pierre-Paul LACAS
    • 537 mots

    Dans la psychanalyse freudienne, l'expression de pulsion partielle (Partialtrieb) désigne les pulsions en tant que spécifiées par leur but et par leur source organique. C'est dans les Trois Essais sur la théorie de la sexualité (1905) que Freud introduit cette notion : « Ce...

Voir aussi