Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

HARRIS WILSON (1921-2018)

L' écrivain guyanais Wilson Harris est connu pour la dimension visionnaire et la complexité abstraite qui caractérisent ses romans, suscitant l'admiration de Kathleen Raine, Anthony Burgess ou Derek Walcott.

Theodore Wilson Harris, surnommé Kona Waruk, naît le 24 mars 1921 à New Amsterdam, en Guyane britannique (auj. Guyana). Il fréquente le Queen's College de Georgetown de 1934 à 1939. Topographe pour le compte de l'État de 1942 à 1958, il mettra à profit sa parfaite connaissance de la savane ainsi que de la forêt amazonienne qui occupent l'intérieur du pays pour bâtir le décor de ses fictions. En 1959, il part vivre à Londres. Les premiers écrits d'Harris, poétiques, sont rassemblés sous les titres Fetish (1951) et The Well and the Land (1952). Il ébauche ensuite plusieurs manuscrits, qu'il abandonne tour à tour, avant de publier The Guyana Quartet (le « Quatuor guyanais »), une tétralogie qui réunit Palace of the Peacock (1960, Le Palais du paon), The Far Journey of Oudin (1961), The Whole Armour (1962) et The Secret Ladder (1963, L'Échelle secrète).

Les romans de Wilson Harris regorgent de métaphores ambiguës, de jeux de mots, de symboles à la signification mouvante, où l'on a pu reconnaître une tradition remontant à William Blake et aux gnostiques. Ils se plaisent à brouiller la frontière entre souvenirs, imagination, rêve et réalité, jusqu'aux tréfonds de l'inconscient. Ses personnages expriment l'unité de l'humanité, recourant par exemple dans The Mask of the Beggar (2003) à la figure archétypale d'Ulysse, qui n'appartient pas à une seule culture mais bien à toutes. Parmi la riche bibliographie de Wilson Harris, citons également la trilogie qui a Londres pour toile de fond, rassemblant Da Silva da Silva's Cultivated Wilderness (1977), The Tree of the Sun (1978) et The Angel at the Gate (1982, L'Ange sur le seuil), et celle qui comprend Carnival (1985), The Infinite Rehearsal (1987) et The Four Banks of the River of Space (1990). La structure polyphonique qui caractérise ces romans se déploie également dans The Ghost of memory (2006). Wilson Harris est en outre l'auteur de nouvelles et d'essais.

Il meurt le 8 mars 2018 à Chelmsford (Essex).

— Universalis

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. HARRIS WILSON (1921-2018) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CARAÏBES - Littératures

    • Écrit par Jean-Pierre DURIX, Claude FELL, Jean-Louis JOUBERT, Oruno D. LARA
    • 15 575 mots
    • 4 médias
    Le romancier antillais le plus novateur est sans conteste Wilson Harris, natif de l'ex-Guyane britannique. Ses premières œuvres, marquées par l'atmosphère de la grande forêt amazonienne, où il conduit plusieurs expéditions hydrographiques dans sa jeunesse, tranchent avec les conventions réalistes. Elles...
  • POSTCOLONIALES ANGLOPHONES (LITTÉRATURES)

    • Écrit par Jean-Pierre DURIX, Vanessa GUIGNERY
    • 9 074 mots
    • 5 médias
    Parallèlement à la démarche qu'Édouard Glissant entreprend dans son Discours antillais, Wilson Harris (1921-2018), natif de Guyana, dénonce un binarisme qu'il juge trop réducteur. Palace of the Peacock (1960 ; Le Palais du paon, 1979), le premier d'une série de romans expérimentaux, à...

Voir aussi