Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

EGGLESTON WILLIAM (1939- )

Memphis (Tricycle), W. Eggleston - crédits : Y. Bresson/ Musée d'art moderne, Saint-Etienne-Métropole

Memphis (Tricycle), W. Eggleston

En 1976, le Museum of Modern Art (MoMA) de New York présentait, à l'instigation de John Szarkowski, directeur du département de photographie, une exposition sobrement intitulée ColorPhotographs by William Eggleston. Première exposition majeure de photographie couleur présentée par un musée, elle consacrait le travail d'un photographe américain quasi inconnu, dont les images privilégiaient des sujets banals, proches de ceux de la photographie d'amateur. S'il fut alors la cible d'un vif débat critique, Eggleston est aujourd'hui considéré comme celui qui a ouvert la voie d'une nouvelle expression : celle de la photographie couleur contemporaine.

Du choix de la photographie à celui de la couleur

Toutes les photographies exposées au MoMA représentaient Memphis – où Eggleston est né en 1939 et où il vit toujours – et les alentours du Tennessee et du Mississippi. La plupart dataient des années 1969-1971. Elles traitaient de sujets quotidiens, mettaient en scène des proches du photographe et représentaient des paysages familiers pour celui qui avait grandi dans une ferme de planteurs de coton dans le delta du Mississippi. C'est là qu'il pratique le piano de manière assidue et virtuose. Puis il expérimente la peinture – plus qu'il ne l'étudie – à l'université du Mississippi à Oxford, dans une fin des années 1950 encore placée sous la domination de l'expressionnisme abstrait.

S'il fait l'acquisition de son premier appareil photo en 1957, ce n'est que vers 1959-1960, après la découverte des ouvrages American Photographs (1938) de Walker Evans et The Decisive Moment (1952) d'Henri Cartier-Bresson, que se révèle son intérêt pour la photographie. Il retient le goût pour les motifs vernaculaires du premier, tandis qu'il est enthousiasmé par la liberté des cadrages du second. À partir de 1962, il travaille comme photographe indépendant.

En 1965-1966, fasciné par « la qualité » et « l'innocence » de travaux d'amateurs développés dans un laboratoire professionnel par l'un de ses amis, il décide d'abandonner le noir et blanc pour pratiquer la couleur. En 1973, Eggleston commence à utiliser un procédé de tirage complexe et onéreux, mais garantissant une très bonne stabilité des couleurs, et généralement réservé à la photographie commerciale : le dye-transfer. L'année suivante, alors qu'il enseigne au département des Visual and Environmental Studies du Carpenter Center, à l'université Harvard, il publie son premier portfolio de quatorze tirages dye-transfer, intitulé 14 Pictures.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Nathalie BOULOUCH. EGGLESTON WILLIAM (1939- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Memphis (Tricycle), W. Eggleston - crédits : Y. Bresson/ Musée d'art moderne, Saint-Etienne-Métropole

Memphis (Tricycle), W. Eggleston

Autres références

  • PHOTOGRAPHIE (art) - Un art multiple

    • Écrit par Hervé LE GOFF, Jean-Claude LEMAGNY
    • 10 750 mots
    • 21 médias
    ...a immédiatement séduit le domaine des amateurs, investi le fine art à travers les signatures des Américains Stephen Shore, Joel Meyerowitz, William Eggleston, Neal Slavin, du Français Hervé Gloaguen et, dans des tonalités pastel, de l'Italien Luigi Ghirri. Concurrencée par une télévision...

Voir aussi