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PAGE WALTER (1900-1957)

Le jazzman américain Walter Page a joué un rôle de premier plan dans l'émancipation de la contrebasse, instrument auquel il a conféré une agilité jusqu'alors ignorée. Il fut l'une des stars du grand orchestre de Count Basie pendant son âge d'or.

Walter Sylvester Page, né le 9 février 1900, à Gallatin, dans le Missouri, se produit occasionnellement au sein de l'orchestre de Bennie Moten au tout début des années 1920, avant de former à Oklahoma City, en 1925, son propre orchestre, les Blue Devils, avec lequel il effectue de nombreuses tournées dans le sud-ouest des États-Unis. Walter Page se forge une solide réputation de soliste, bien qu'il ne grave qu'un seul disque, Blue Devil Blues / Squabblin', en 1929. Sa formation accueille des solistes exceptionnels : Hot Lips Page, William (futur « Count ») Basie, Jimmy Rushing, Lester Young, Eddie Durham... À la fin de 1931, Walter Page est contraint, pour des raisons financières, d'abandonner la direction des Blue Devils, et il retourne chez Bennie Moten, où il reste jusqu'en 1933 (Toby/Moten Swing, 1932). De 1935 à 1943, Walter Page se produit au sein de la formation de Count Basie, alors au faîte de sa gloire, au sein d'une extraordinaire section rythmique – surnommée la All America Rhythm Section – qui comporte Freddie Green à la guitare et Jo Jones à la batterie. Walter Page est considéré comme le meilleur contrebassiste de la fin des années 1930. De cette période, on retiendra, comme sideman de Count Basie, les disques Swinging at the Daisy Chain (1937), One o'Clock Jump (1937), Jumpin' at the Woodside (1938), Pagin' the Devil (avec les Kansas City Six issus de l'orchestre de Count Basie), Dickie's Dream, Lester Leaps In (1939). Walter Page collabore de nouveau avec Count Basie de 1946 à 1948, avant de se lancer dans une carrière indépendante. Il s'associera ainsi à diverses formations de swing et de dixieland jusqu'à la fin de sa vie. Il joue notamment avec Sidney Bechet, Vic Dickenson (The Vic Dickenson Septet, 1953 et 1954), Buck Clayton (A Buck Clayton Jam Session : the Huckle-buck and Robbins' Nest, 1953), Mel Powell, Billie Holiday, Wild Bill Davison, Roy Eldridge... Walter Page meurt le 20 décembre 1957, à New York.

Walter Page est l'un des promoteurs de la walking bass (basse « ambulante », technique de jeu à la contrebasse en pizzicato à une note par temps – quatre notes par mesure jouées avec une grande variété de nuances – et produisant une impression de marche, de progression). Ses lignes de basse aux pulsations régulières offrent ainsi une base harmonique mais aussi un contrepoint mélodique à ses accompagnements. Walter Page choisit par ailleurs des notes qui mettent en valeur le jeu des ensembles et des autres solistes. Son tempo, en parfaite synchronie avec la guitare de Freddie Green et la batterie de Jo Jones dans la section rythmique de Count Basie, insuffle ainsi rythme et énergie à ses orchestres.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. PAGE WALTER (1900-1957) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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