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VOX SAMUEL THÉODORE MONOD dit MAXIMILIEN (1894-1974)

Éditeur et typographe français né à Condé-sur-Noireau (Calvados). Théodore Monod, dit Maximilien Vox, fut tout jeune attiré par les arts graphiques et se consacra d'abord à la gravure. À peine âgé de vingt ans, il expose au Salon des humoristes, à Paris. Après la Première Guerre mondiale, il continue sa carrière artistique, expose en divers salons, dont le Salon d'automne, ses peintures et ses gravures. Il prend contact avec le monde typographique en illustrant des œuvres célèbres, telle l'édition des œuvres complètes de Molière qui paraît en 1928. Et, surtout, il collabore à la revue de Charles Peignot (1897-1983), Arts et métiers graphiques, publiée de 1927 à 1939 (un numéro spécial de la revue Art et métiers du Livre, 1994, est consacré à cette revue qui constitue l'un des sommets de la typographie française). À partir de ce moment, il accentue son penchant pour la typographie d'art, étudie les proportions de nouvelles lettres pour les frontispices, mais aussi la mise en pages. Il donne une impulsion au récent métier de maquettiste en édition. Loin de repousser les inventions nouvelles, il se rallie à ces dernières et devient un farouche partisan de la fondeuse Monotype, dont il pense qu'elle doit permettre un renouvellement de l'art typographique, car elle associe le caractère mobile traditionnel et la machine.

Professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts, Maximilien Vox n'en abandonne pas pour autant la création artistique. Dans les années 1940, chargé de promouvoir la typographie, il crée l'Union bibliophile de France. De Lurs, village de haute Provence où il réside, il continue sa fonction éditoriale (il avait déjà publié certains journaux, tel Micromégas — 1936-1940 —, journal mensuel de Maurice Robert), imprimant dans son propre atelier des ouvrages comme le Testament d'un typographe (1960). De 1949 à 1964, il dirige les seize numéros hors série de Noël, publiés par la revue Caractère. Soucieux de voir la typographie se perfectionner, il donne au public, en 1963, Faisons le point, dans lequel il publie une centaine d'alphabets d'artistes typographes contemporains. Il considère ce livre comme l'ébauche de l'alphabet de l'avenir. La lettre, dont il prédit l'essor, permettra enfin à la typographie d'être intégrée à l'art.

Chaque année se tiennent les Rencontres internationales de Lure, créées par Maximilien Vox en 1952 et animées depuis sa mort par Gérard Blanchard. Y sont abordées, sous la forme d'un colloque, les questions de la typographie et, plus généralement, les grandes mutations actuelles relatives aux arts et aux techniques de la communication. En 1975, un dossier Maximilien Vox (Association des compagnons de Lure) a été publié par Rémy Magermans. En 1994, deux expositions importantes lui ont été consacrées à Paris : l'une à la bibliothèque des Arts graphiques retraçait sa carrière à travers ses activités de journaliste, de publicitaire, de typographe, d'éditeur, de maquettiste et d'illustrateur, sous le titre Maximilien Vox, homme de lettres, l'autre à la galerie Graphes exposait les livres dans lesquels Vox est intervenu à des titres divers : Voxiana, ou de la Typographie.

— Michel MARION

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