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VISON

Petit carnivore discret, chassé ou élevé pour sa fourrure, fréquentant les bords de rivières ou de lacs des zones boisées d'Amérique du Nord, du centre de l'Europe ainsi que du sud-ouest de la France et du nord-ouest de l'Espagne. Classe : Mammifères ; ordre : Carnivores ; sous-ordre : Fissipèdes ; famille : Mustélidés.

Cousins des belettes et des putois, les visons sont représentés par deux espèces : le vison d'Amérique (Mustela vison) et le vison d'Europe (Mustela lutreola). Comme tous les Mustélidés, ils possèdent un corps allongé, un museau pointu, de courtes pattes (mais légèrement palmées) et une longue queue touffue. Le pelage des visons sauvages, dense, brillant et imperméable, est généralement brun uniforme mais présente un liseré blanc pur au niveau des lèvres. Il est constitué d'une bourre épaisse et de longs poils. Les animaux d'élevage présentent quant à eux, suite à de nombreuses sélections, toute une gamme de coloration (visons noirs, blancs, gris argenté, brun sable...).

Leur taille et leur poids varient, suivant l'espèce et le sexe, de 45 à 75 centimètres de longueur, queue comprise (environ 20 cm), et de 0,5 à 1,5 kilogramme, le vison américain étant le plus grand et le plus lourd. Leur espérance de vie est de dix ans.

Crépusculaire et nocturne, vivant à la fois sur terre et dans l'eau, le vison est un carnivore qui se nourrit de petits mammifères (taupes, lapins, rongeurs tels que ragondins, rats musqués, campagnols...), de poissons, d'amphibiens, de mollusques, de crustacés mais aussi d'oiseaux et d'insectes. Le vison est beaucoup moins bien adapté à la vie dans l'eau que la plupart des mammifères semi-aquatiques. C'est un nageur moyen ; sa vision dans l'eau est médiocre et sa capacité pulmonaire relativement faible, ce qui ne lui permet pas des immersions prolongées.

Solitaire, le vison possède plusieurs gîtes, qu'il utilise en alternance : cavités naturelles, trous d'arbre ou terriers abandonnés qu'il aménage. Il n'hiberne pas. Mâles et femelles s'accouplent au printemps. La gestation est différée d'un mois et dure réellement de 35 à 40 jours. Deux à sept petits naissent dans un des gîtes, aveugles et partiellement couverts de poils. Ils seront allaités durant deux mois et autonomes à la fin de l'été.

Trop recherché pour sa fourrure, le vison sauvage d'Amérique a été partiellement protégé dans son pays d'origine, la saison de piégeage étant limitée dans quarante-sept États. Cette espèce vit facilement en captivité, d'où le développement des fermes d'élevage, aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe. Le vison d'Europe est extrêmement menacé car il entre en concurrence alimentaire avec les visons d'Amérique qui, échappés des fermes, prospèrent dans la nature. En France, il est strictement protégé, contrairement au vison d'Amérique qui est classé, dans ce pays, parmi les espèces chassables et susceptibles d'être piégées. La pollution des milieux aquatiques constitue une véritable menace pour les populations sauvages qui sont sensibles aux divers poisons (désherbants, insecticides) ingérés et concentrés dans leurs proies.

— Marie-Claude BOMSEL

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Classification

Pour citer cet article

Marie-Claude BOMSEL. VISON [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ENCÉPHALOPATHIES SPONGIFORMES

    • Écrit par Dominique DORMONT
    • 6 597 mots
    • 3 médias
    L'encéphalopathie transmissible du vison est une maladie touchant quelques rares élevages. Lorsqu'un élevage est touché, il est le plus souvent décimé, la contamination se faisant à la suite de la consommation par les visons de viande de moutons ou de bovins infectés. Le premier foyer est apparu...
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    • 14 185 mots
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Voir aussi