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VICHY

Auvergne-Rhône-Alpes : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Auvergne-Rhône-Alpes : carte administrative

Vichy, sous-préfecture de l'Allier, compte 25 700 habitants dans la commune et plus de 84 000 dans l'aire urbaine (chiffres de 2013). La ville peut se prévaloir d'un passé gallo-romain et thermal, attesté par de nombreuses découvertes archéologiques. Puis elle s'étiole. Posée sur un pointement rocheux qui resserre le lit de l'Allier et permet son passage, elle n'est au Moyen Âge que la place forte qui en commande le franchissement, et le port de grève de Cusset, la troisième des grandes cités du Bourbonnais, avec Moulins et Montluçon.

Le thermalisme moderne révolutionnera la ville. Il est relancé, modestement, aux xviie et xviiie siècles. C'est le premier Empire qui crée véritablement l'urbanisme vichyssois autour du parc des Sources et des établissements thermaux. Mais la station s'épanouit après l'arrivée du chemin de fer (1863), qui entraîne la création d'une compagnie fermière gérant les eaux, passées ici au domaine de l'État. Et c'est la conjonction du capital privé et de la sollicitude publique qui fait de Vichy, dès le second Empire, la « reine des villes d'eaux », mondialement connue, avec un ensemble architectural de premier plan (thermes, hôtels, villas), structuré autour de 400 hectares de parcs et d'un plan d'eau artificiel créé sur l'Allier.

La splendeur vichyssoise est réelle jusqu'en 1939, avec 200 000 « baigneurs » et plus de deux millions de visiteurs annuels. Son remarquable équipement hôtelier, équivalent à celui de Nice, une excellente liaison ferroviaire avec Paris, l'existence du central téléphonique le plus moderne de France lui valent d'ailleurs d'être choisie comme siège du gouvernement de l'État français de 1940 à 1944. L'après-guerre ouvrira une période de déclin pour la ville, avec la mise en place du thermalisme médicalisé. Un cadeau empoisonné qui, après un maintien jusqu'en 1962, où l'on affiche encore 30 000 curistes (surtout des coloniaux venus soigner leur foie), voit la fréquentation s'effondrer. Elle est revenue au même niveau, grâce à une réorientation vers les soins aux rhumatisants et la remise en forme. Les palaces sont devenus des appartements, l'hôtellerie a perdu les deux tiers de ses effectifs ; le commerce a dû se reconvertir vers une clientèle locale et régionale.

Mais, entre-temps, Vichy s'est industrialisée. L'industrie est d'abord fille du thermalisme et, dès le xixe siècle, on embouteille l'eau minérale (sources Célestins, Saint-Yorre). Cette activité entraîne la production verrière (à Saint-Yorre), l'industrie du capsulage, et l'impression des étiquettes qui dynamise une imprimerie déjà développée grâce à la presse thermale. Pour les besoins d'une importante clientèle estivale, les industries agroalimentaires deviennent florissantes (travail des viandes, du lait, produits de l'œuf, etc.). Les vieilles activités artisanales, comme le bois, se réveillent, tandis que le bâtiment entre dans une période de splendeur.

Dans les années 1960, Vichy, bien reliée à Paris et offrant un confortable « écrin pour cadres », accueille des décentralisations parisiennes (à Cusset). Des P.M.I. œuvrent dans le domaine de la mécanique, de la construction électrique, de l'appareillage de régulation... Cette vague complète les implantations d'avant 1939, où l'on avait éloigné des frontières des entreprises sensibles, comme Manurhin (construction mécanique et pyrotechnie militaire).

Depuis les années 1990, Vichy s'est trouvé une troisième voie, renouant avec le thermalisme. La ville a négocié le transfert des Laboratoires Vichy (produits Vichy du groupe L'Oréal) depuis la région parisienne et développe un pôle de cosmétique et de parapharmacie.

Pour sa relance, elle compte[...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités, université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand

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Pour citer cet article

Christian JAMOT. VICHY [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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