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ALEIXANDRE VICENTE (1898-1984)

Vicente Aleixandre - crédits :  Gianni Ferrari/ Cover/ Getty Images

Vicente Aleixandre

Poète espagnol dont l'œuvre s'étend sur soixante années, Vicente Aleixandre est l'un des plus prestigieux représentants de la « génération de 1927 ». Dès ses premiers recueils, il se proclame explorateur et chantre de l'univers vécu comme totalité. Simple parcelle du cosmos, l'homme accède, grâce au plaisir érotique, à la communion avec la matière. Résolument panthéiste, Aleixandre exalte toutes les formes de la vie, qui ne sont que les manifestations particulières d'une force vitale absolue, et celles de la mort, qui, seules, permettent d'atteindre une fusion ultime avec la terre. Cependant, vers 1954, il est amené à envisager l'homme dans la dimension temporelle de sa vie, dans son histoire qui est un acte de solidarité avec toute la création. Refusant d'être l'interprète des minorités, Aleixandre choisit une parole destinée à unir et non à séparer les hommes. S'il est possible de déceler une période cosmique puis une période historique dans son œuvre, la profonde unité de la démarche poétique n'en demeure pas moins évidente. Toujours entouré de jeunes poètes qui ont trouvé en lui plus qu'un maître, un homme capable d'écouter, Aleixandre répond bien au portrait que García Lorca avait fait de lui : « Converser avec Aleixandre, c'est éprouver le regret de devoir prendre congé, c'est recevoir dans son cœur un grand bien, c'est s'emplir de bonheur et de paix. »

Vivre pour la poésie

Vicente Aleixandre est né le 26 avril 1898 à Séville. Son père, ingénieur, ayant été nommé à Málaga, la famille s'installe en 1900 dans cette ville, qui sera un jour au cœur de l'œuvre poétique, et en 1909 à Madrid. C'est seulement en 1917, à travers la lecture d'une anthologie de Rubén Darío, que l'adolescent a la révélation de la poésie, qu'il tenait jusqu'alors pour « stérile et artificielle ». Il découvre peu après Antonio Machado et Juan Ramón Jiménez, puis écrit ses premiers vers. Il obtient la licence en droit et le diplôme de l'École supérieure de commerce. Dès 1920, il enseigne le droit commercial et rédige des articles sur l'économie. Une grave maladie l'éloigne de Madrid (1925-1926). Il abandonne toute activité professionnelle, collabore à différentes revues poétiques et se lie d'amitié avec la plupart des écrivains de sa génération. En 1927, il s'installe au 3, rue Velintonia, à Madrid, lieu symbolique de la rencontre pour une multitude de poètes. L'année suivante, il publie son premier livre, Espace (Ámbito, 1928). Une grave opération met à nouveau sa vie en danger (1932) mais, dès la convalescence, il réaffirme sa passion pour la poésie : La Destruction, ou l'Amour (La Destrucción, o el Amor, 1935) obtient le Prix national de littérature (1935). Pendant la guerre civile (1936-1939), Aleixandre est immobilisé par la maladie. Après l'affrontement, il reste à Madrid mais se tait pendant plusieurs années. En 1944, il publie Ombre du paradis (Sombra del paraíso), dont l'influence est considérable. En 1949, il est élu membre de la Real Academia de la lengua (Académie espagnole). Chacun de ses nouveaux recueils est accueilli avec ferveur, depuis Histoire du cœur (Historia del corazón, 1954) jusqu'aux Dialogues de la connaissance (Diálogos del conocimiento, 1974). En octobre 1977, le prix Nobel lui est décerné.

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Pour citer cet article

Marie-Claire ZIMMERMANN. ALEIXANDRE VICENTE (1898-1984) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Vicente Aleixandre - crédits :  Gianni Ferrari/ Cover/ Getty Images

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