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VERVEINES

Le nom de verveine désigne habituellement de nos jours la verveine citronnelle (Lippia triphylla L.), originaire du sud-ouest de l'Amérique du Sud, introduite en Europe à la fin du xviiie siècle et devenue l'une des plantes à tisanes aromatiques les plus communes. Cette exotique a éclipsé la verveine officinale indigène (Verbena officinalis L.), herbe triviale, inodore, qui a pourtant connu, dans le passé, la gloire des panacées et des plantes magiques. Célèbre au Moyen Âge et cultivée alors dans tous les jardins médicinaux, la verveine d'Europe était encore prescrite, au xviiie siècle, dans une foule de maux, de la migraine à la pleurésie. L'excès d'éloges lui a porté préjudice, mais ce n'est pas une plante inactive. Elle renferme un glucoside non toxique, le verbénaloside, agissant sur le cœur, les vaisseaux, la respiration et l'intestin, également fébrifuge. L'action excitante sur les terminaisons nerveuses, de l'utérus en particulier, ferait intervenir un autre glucoside, la verbénine. Il y a aussi du tanin, une substance amère, du mucilage. La verveine officinale est tonique, fébrifuge et antispasmodique (action spécifique sur le tonus utérin). La verveine est indiquée par certains phytothérapeutes actuels dans les troubles nerveux (dépression, insomnie), les états asthéniques, l'aménorrhée, l'hydropisie, les congestions hépatiques et rénales, la cystite, les états spasmodiques (asthme, coqueluche), les états fébriles (teinture : dix gouttes trois à cinq fois par jour). Des nombreux emplois externes anciens, le plus notable était peut-être celui du suc frais ou de la décoction, en collyres dans les ophtalmies. La verveine citronnelle acclimatée, au parfum pénétrant, renferme environ de 0,2 à 0,4 p. 100 d'une huile essentielle à la composition très complexe (alcools, terpènes, sesquiterpènes, aldéhydes, cétones, acides). L'infusion des feuilles, de saveur très agréable, rappelle celle de la mélisse et en a quelque peu les emplois toniques et antispasmodiques. Il ne faut pourtant pas en abuser : à la longue, elle irrite l'estomac et peut provoquer une gastrite. La parfumerie et la liquoristerie en emploient l'essence.

— Pierre LIEUTAGHI

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Pour citer cet article

Pierre LIEUTAGHI. VERVEINES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • TUBIFLORALES

    • Écrit par Marc-André THIÉBAUD
    • 2 481 mots
    • 2 médias
    Le type le plus représentatif de la famille, en Europe tempérée, est la verveine (Verbena officinalis), petite plante herbacée commune dans les lieux incultes et sur les bords de chemins. Il existe des types tropicaux arborescents : Tectona grandis, extrêmement répandu en Inde, fournit le bois...

Voir aussi