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VEREIN FÜR RAUMSCHIFFAHRT (VfR)

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Dans les années 1920, à la suite des travaux des quatre grands pionniers de l'astronautique que sont le Russe Konstantin Edouardovitch Tsiolkovski, l'Américain Robert Hutchings Goddard, l'Allemand Hermann Oberth et le Français Robert Esnault-Pelterie, un engouement pour les voyages interplanétaires prend naissance en Europe, en Union soviétique et aux États-Unis. Un objectif primordial apparaît : construire des fusées. Diverses sociétés ou associations vont se créer dans ce but. Mais l'élan conféré aux recherches spatiales touche plus l'Allemagne que les autres pays.

La plus célèbre de ces sociétés sera en effet la Verein für Raumschiffahrt (« Société pour la navigation dans l'espace »), ou VfR, créée à Breslau le 5 juin 1927 par Johannes Winkler et Willy Ley. Bien que ses ressources financières aient toujours été limitées, la VfR sera très active et sa revue, Die Rakete (« La Fusée »), largement diffusée. Des jeunes gens qui n'allaient pas tarder à devenir célèbres – Klaus Riedel, Rudolf Nebel et Wernher von Braun, notamment – en deviennent membres, de même que Hermann Oberth, qui en assure la présidence à partir de 1929. En juin 1930, une première fusée est réalisée par Riedel, Nebel et Kurt Heinisch : cette Mirak-I (pour Minimumrakete : fusée minimale), d'une masse de 3 kilogrammes et dotée d'un moteur inspiré du Kegeldüse d'Oberth, est essayée en vol, sans succès. En septembre de la même année, le VfR acquiert un terrain dans la banlieue de Berlin, à Reinickendorf, et lui donne le nom sans équivoque de Raketenflugplatz Berlin (« site d'envol de fusées de Berlin »). Les essais de fusées Mirak-II qui suivent se soldent aussi par des échecs. Il faut attendre le 10 mai 1931 pour voir une Mirak-III culminer à 18 mètres d'altitude.

Les performances des engins s'améliorent. En juin 1931, des fusées Repulsor culminent à 640 mètres. En 1932, des Repulsor-IV atteignent une altitude de 1 500 mètres et une portée de 5 kilomètres. La renommée du VfR attire l'attention des militaires allemands. En juin 1932, Nebel, Riedel et von Braun effectuent des essais en vol pour le colonel Karl Emil Becker, artilleur réputé qui s'intéresse aux fusées car celles-ci ne font l'objet d'aucune limitation dans le traité de Versailles.

Mais le déclin de la VfR est engagé en raison du manque de moyens, des dissensions internes et de la baisse du nombre de ses adhérents. Les activités de la VfR vont rapidement péricliter et la société disparaîtra définitivement en 1934. À l'automne de 1932, von Braun est engagé par le centre de la Reischwehr de Kummersdorf-West, dans la banlieue de Berlin, où il poursuivra ses travaux. Il deviendra le directeur technique du centre de Peenemünde, d'où sortira le A4 (A pour Aggregat : ensemble mécanique), qui donnera naissance au V2 (V pour Vergeltungswaffe : arme de représailles), la première fusée moderne.

— Jacques VILLAIN

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Écrit par

  • : membre de l'Académie de l'air et de l'espace et de l'International Academy of Astronautics, ancien président de l'Institut français d'histoire de l'espace

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Pour citer cet article

Jacques VILLAIN. VEREIN FÜR RAUMSCHIFFAHRT (VfR) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009