Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TRINITÉ-ET-TOBAGO ou TRINIDAD ET TOBAGO

Nom officiel

République de Trinité-et-Tobago (TT)

    Chef de l'État

    Paula-Mae Weekes (depuis le 19 mars 2018)

      Chef du gouvernement

      Keith Rowley (depuis le 9 septembre 2015)

        Capitale

        Port of Spain

          Langue officielle

          Anglais

            Unité monétaire

            Dollar de Trinité-et-Tobago (TTD)

              Population (estim.) 1 368 000 (2024)
                Superficie 5 128 km²
                  • Article mis en ligne le
                  • Modifié le
                  • Écrit par et

                  Une colonie expérimentale de la Couronne

                  Un nouveau système esclavagiste (1797-1833)

                  Après une période d'occupation militaire marquée par le pouvoir dictatorial de Thomas Picton, un officier de l'état-major de Abercromby, un gouvernement civil s'établit en 1801 sous sa férule. Cependant, le second gouverneur Thomas Hislop, envoyé en 1804, dut faire face aux deux questions qui se posaient à la colonie : le choix d'un régime constitutionnel et le développement socio-économique. Pour comprendre les hésitations et la décision finale de Londres de soumettre la colonie aux ordres du Colonial Office plutôt que de permettre l'établissement d'un système législatif autour d'une assemblée élue comme dans les autres colonies, il faut noter la présence de colons très divisés. Planteurs français, espagnols et anglais – au nombre de 2 261 en 1802 – s'opposaient en effet par leurs cultures et leurs pratiques coloniales. Mais, surtout, le gouverneur britannique craignit de voir une assemblée contrôlée par les gens de couleur libres, plus nombreux que les Blancs (5 275 en 1802). En outre, il fallait compter avec la menace permanente que faisaient peser sur la colonie les Nègres esclaves dont le nombre augmentait avec la traite : ils étaient 19 709 en 1802, 25 717 en 1813. L'abolition de la traite en 1807 donna au pouvoir central un autre sujet de crainte : des assemblées de colons auraient cherché des moyens illégaux pour importer des esclaves. Finalement, le gouverneur assisté d'un conseil à caractère uniquement délibératif administra l'île comme en Guyane selon le système de la Crown Colony, qui devait s'imposer partout pendant le dernier tiers du xixe siècle.

                  Le peuplement et le développement de la colonie entraînèrent l'adoption de mesures gouvernementales portant sur le recrutement de la force de travail à l'étranger, sur le traitement des esclaves à la Trinité et sur la production sucrière. Les gouverneurs favorisèrent une immigration de colons blancs venant de Grande-Bretagne et d'Allemands qui commencèrent à s'établir à Arouca Savannah. Après avoir fondé des espoirs sur l'importation de Chinois qui arrivèrent de 1806 à 1814 et sur les Amérindiens du continent, le pouvoir central finit par retenir le projet soumis par le gouverneur Ralph Woodford le 3 octobre 1814 au secrétariat d'État aux Colonies de faire venir de paisibles cultivateurs hindoustans. L'accroissement du nombre des esclaves se fit surtout par un moyen détourné : attirés par la fertilité du sol de la Trinité, des planteurs quittèrent les îles à faible productivité et arrivèrent avec leurs esclaves. Malgré la prohibition de janvier 1825, un trafic illégal d'importation de travailleurs venus des Caraïbes se poursuivit jusqu'en 1832 avec la connivence des autorités locales permettant aux planteurs accompagnés de leurs « domestiques » d'entrer dans la colonie. C'est la proclamation du gouverneur sir Lewis Grant, nommé en 1829, qui mit fin à cette traite des Caraïbes en 1832 en menaçant de confisquer les esclaves importés illégalement et d'engager de sévères poursuites contre leurs propriétaires. Le pouvoir central choisit d'expérimenter d'abord à la Trinité – où l'esclavage passait pour avoir été moins rude qu'ailleurs – des mesures tendant à aménager le contrôle et la condition des esclaves. Le Slave Registration Bill de 1816 établit à la Trinité un bureau d'enregistrement pour comptabiliser les esclaves et empêcher les importations clandestines. Le décret-loi de mars 1824 (Amelioration Order) prévoyait la nomination d'un « protecteur des esclaves », la suppression des marchés et du travail le dimanche, la diminution des peines de fouet, l'encouragement des mariages et l'émancipation des esclaves.[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Encyclopædia Universalis et Oruno D. LARA. TRINITÉ-ET-TOBAGO ou TRINIDAD ET TOBAGO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

                  Médias

                  Trinité-et-Tobago : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Trinité-et-Tobago : carte physique

                  Trinité-et-Tobago : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Trinité-et-Tobago : drapeau

                  Maracas Beach (Trinité et Tobago) - crédits : Henner Damke/ Shutterstock

                  Maracas Beach (Trinité et Tobago)

                  Autres références

                  • PORT OF SPAIN

                    • Écrit par
                    • 361 mots
                    • 1 média

                    Capitale et ville principale de l'État indépendant de Trinité-et-Tobago, Port of Spain n'est, dans ses limites municipales, que l'élément le plus important d'une très vaste agglomération ; celle-ci s'étire, au nord-ouest de l'île de Trinité, sur plus de 30 kilomètres au pied de la chaîne du nord de...

                  • WILLIAMS ERIC (1911-1981)

                    • Écrit par
                    • 828 mots

                    Mort à Trinidad, son île natale, le 29 mars 1981, Eric Williams laissa dans la mémoire de ses contemporains des Caraïbes le souvenir d'un historien, chercheur particulièrement original, spécialiste de l'économie esclavagiste, et celui d'un homme d'État au pouvoir pendant vingt-cinq ans, Premier...