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ROWLANDSON THOMAS (1756-1827)

<it>Comforts of Bath</it>, T. Rowlandson - crédits :  Bridgeman Images

Comforts of Bath, T. Rowlandson

Peintre et dessinateur anglais. Rowlandson, sans doute le plus anglais des caricaturistes et l'héritier direct de Hogarth, commence par se former en France. Après un bref passage à la Royal Academy, il entre comme élève à l'Académie royale de Paris, où il est protégé par Pigalle (1772-1775). Ces études académiques, qui se poursuivent à la Royal Academy après son retour en Angleterre, lui font peindre des tableaux d'histoire (Dalila visitant Samson dans la prison de Gaza, exposé en 1775) et surtout des portraits qui deviennent sa spécialité entre 1777 et 1781, période où il est établi à Londres. Mais la veine la plus profonde de Rowlandson se découvre vers 1780, avec ses premières caricatures remarquables (L'École de l'éloquence, Royal Library, Windsor). L'influence de Mortimer y est d'abord dominante, mais la manière originale de Rowlandson se définit rapidement. Elle combine l'agréable tradition, dite du tableau de mode, illustrée par des petits maîtres français comme Baudouin et abondamment répandue par la gravure, avec la tradition de Hogarth, plus franchement burlesque, plus appuyée dans ses effets, plus brutale dans la satire, d'une plus vaste portée sociale et morale. Le dessin de Rowlandson est facile, énergique, truculent. Pour l'essentiel, il repose sur les procédés de la caricature et ne recule pas devant l'outrance, mais sa générosité, sa franchise lui assurent toujours vigueur et autorité ; et l'aquarelle, d'une délicatesse tout anglaise, introduit dans cet art énorme l'ambiguïté d'une fraîcheur subtile. Rowlandson fut d'une fécondité extraordinaire. Toute la société anglaise défile dans ses charges, et l'on a pu dire, avec l'évidence d'un lieu commun, que son œuvre est l'équivalent anglais de La Comédie humaine. Il fit aussi des caricatures politiques. Des périodiques (The Repository of Arts, The Poetical Magazine...), des albums d'estampes et des livres illustrés (The Conforts of Bath, 1798 ; The Miseries of Life, 1808 ; The Microcosm of London, 1808-1821 ; The Tours of Dr. Syntax, 1812-1821 ; des illustrations pour Sterne, Goldsmith, etc.), d'innombrables aquarelles et gravures indépendantes ont permis de faire connaître son génie ardent et fertile, qui prolonge jusqu'à l'aube de l'ère victorienne la merry England de Hogarth et de Fielding.

— Pierre GEORGEL

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Pour citer cet article

Pierre GEORGEL. ROWLANDSON THOMAS (1756-1827) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Comforts of Bath</it>, T. Rowlandson - crédits :  Bridgeman Images

Comforts of Bath, T. Rowlandson

Autres références

  • CARICATURE

    • Écrit par Marc THIVOLET
    • 8 333 mots
    • 8 médias
    ...(1753), il affirme que le principe de la beauté réside dans la « ligne ondulée ou serpentine baptisée par lui du nom de ligne de beauté » (T. Wright). Thomas Rowlandson (1756-1827) peut être considéré comme le plus grand caricaturiste des mœurs après Hogarth, mais son œuvre est moins véhémente....

Voir aussi