Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SUBSIDENCE, géologie

Méthode d'étude de la subsidence

Pour reconstituer la formation d'un bassin ou d'une marge, ainsi que son évolution, on ne dispose que de son état actuel (forages et image sismique de la pile sédimentaire, épaisseurs de croûte, données géophysiques). L'histoire du bassin en tant que contenant ne peut être approchée que par son contenu, les sédiments. Cet enregistrement discontinu de l'enfoncement du socle a pu être perturbé par différents facteurs : les variations eustatiques, les fluctuations de l'apport sédimentaire, l'érosion, la diagenèse, l'halocinèse, une histoire tectonique polyphasée (plusieurs épisodes de rifting et de compression induisant des inversions structurales). Dans le but d'étudier la subsidence des régions en divergence, les sections sédimentaires les plus représentatives et les moins perturbées sont analysées par la méthode de délestage progressif des sédiments de surface en remontant le temps (backstripping, développé par Michael S. Steckler et Antony B. Watts, 1978). Les données nécessaires sont : un niveau de référence fixe (le zéro des mers actuelles) ; une courbe des variations eustatiques ; les épaisseurs sédimentaires suivant les âges ; les profondeurs de dépôt des sédiments ; l'état de compaction des sédiments résultant de la diagenèse par enfouissement ; un modèle isostatique (cf. roches - Diagenèse, gravimétrie, stratigraphie). Des incertitudes assez nombreuses demeurent sur les données et affectent les résultats obtenus. Eustatisme et subsidence sont étroitement liés : le niveau marin global a varié au cours du temps en raison des changements du volume de la masse d'eau des océans et du volume des bassins océaniques, et les variations de la position des lignes de rivage dépendent des vitesses relatives des variations du niveau marin et de la subsidence tectonique, ainsi que du comportement rhéologique de la plaque et des déformations intraplaques (Xavier Le Pichon, 1987 ; Antony B. Watts, 1989 ; Sierd Cloetingh et Henk Kooi, 1992). Si l'apport sédimentaire est suffisant pour compenser la subsidence, le dépôt se fait à faible profondeur ou à l'air libre, sinon le bassin se creuse, la profondeur d'eau augmente et est alors difficile à évaluer. Cette analyse permet de construire, en fonction du temps, les courbes représentant l'évolution de la profondeur du socle avec ses sédiments (subsidence « totale ») et la subsidence « tectonique » lato sensu, correspondant à la profondeur à laquelle se serait trouvé le socle s'il n'y avait pas eu de sédiments, c'est-à-dire causée par les mécanismes géodynamiques profonds (Marie-Françoise Brunet, 1989). Cette subsidence « observée » est ensuite comparée à la subsidence « théorique » estimée par des modèles numériques reconstitutifs, afin de relier mécanismes initiateurs et observations.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Marie-Françoise BRUNET. SUBSIDENCE, géologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Élie de Beaumont - crédits : Archives Société géologique de France

Élie de Beaumont

Autres références

  • BASSIN SÉDIMENTAIRE

    • Écrit par Roger COQUE
    • 4 704 mots
    • 6 médias
    ... La période initiale consiste dans le dépôt d'une épaisse couverture sédimentaire sur un socle. Elle suppose le déclenchement d'un mouvement de subsidence durable dans le cadre de déformations à grands rayons de courbure. Sur les socles hercyniens encore relativement souples, la sédimentation corrélative,...
  • DELTAS

    • Écrit par Gilbert BELLAICHE
    • 3 794 mots
    • 2 médias
    ...séquences lithologiques. Les grands traits de cette structure sont étroitement liés au rapport qui existe entre les taux de sédimentation et les taux de subsidence. Si ce rapport est constant, le delta a tendance à s'édifier verticalement sur lui-même. Dans le cas où la sédimentation l'emporte sur la subsidence,...
  • FRANCE (Le territoire et les hommes) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean COGNÉ, Michel DURAND-DELGA, François ELLENBERGER, Jean-Paul von ELLER, Jean GOGUEL, Charles POMEROL, Maurice ROQUES, Étienne WINNOCK
    • 16 692 mots
    • 24 médias
    Après une période plus ou moins longue d'érosion ou de non-dépôt, la sédimentation reprend (fig. 7c) avec une extension géographique restreinte mais une subsidence énorme : bassin de Parentis (de 0 à 2 000 m de sédiments) ; bassin de l'Adour (de 0 à 4 000 m).
  • MARGES CONTINENTALES

    • Écrit par Gilbert BOILLOT
    • 4 329 mots
    • 9 médias
    On entend par subsidence le processus par lequel la lithosphère s'affaisse localement à un endroit du globe, créant ainsi une dépression (un bassin) où s'accumulent des sédiments (cf. subsidence – Géologie). Une forte subsidence caractérise les marges continentales de divergence.
  • Afficher les 7 références

Voir aussi