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STIFF RECORDS

Les labels indépendants ont toujours ouvert leur porte à une musique ignorée ou rejetée par les « majors » de l'industrie du disque. Fondée pour enregistrer du pub-rock – ainsi baptisé en raison des lieux où se jouait essentiellement cette musique –, la firme Stiff Records allait connaître la prospérité grâce au punk, style qui supplanta le précédent. Ce n'est là qu'un des nombreux paradoxes associés à ce label, qui vit le jour en 1976 grâce à l'argent que le groupe de pub-rock Dr. Feelgood prêta à Jake Riviera, son manager, et à Dave Robinson, manager d'un autre groupe de pub-rock, Brinsley Schwartz. Installé à l'origine dans une ruelle de Bayswater, quartier pauvre de Londres, Stiff Records sort le premier titre punk de l'histoire, interprété par The Damned. Alors que la firme prétendait être à la pointe de l'innovation musicale, elle connaîtra ses premiers succès avec Elvis Costello, Ian Dury et Jona Lewie, anciens artistes de pub-rock qui se forgeront par la suite un style plus personnel. Elle produira également un titre phare de la scène punk : Blank generation, de Richard Helle and the Voidoids (1977). Bien qu'à l'origine de l'explosion des labels indépendants britanniques lancés par des novices, Stiff ne sera jamais à l'aise avec les thèses anarchistes ni la musique contestataire affichées par la plupart de ses successeurs, comme 4AD lancé par Beggars Banquet, Mute de Daniel Miller, ou encore Step Forward fondé par Miles Copeland (ce dernier passera d'ailleurs rapidement du punk aux sonorités plus pop du groupe Police).

Les premières productions de Stiff sont pour la plupart supervisées par le brillant touche-à-tout Nick Lowe. Le graphisme des pochettes dessinées par le talentueux Barney Bubbles aidera également à populariser l'image de la firme. La série de titres interprétés par le groupe Madness au début des années 1980 (tous accompagnés de clips plein d'esprit réalisés par Robinson) illustre à la perfection le style inimitable du label. Lorsque les majors du disque, aux assises financières bien plus solides, comprirent que le marketing était la clé du succès ; Stiff leur avait montré la voie, provoquant ainsi son propre déclin à la fin des années 1980.

— Peter SILVERTON

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis et Peter SILVERTON. STIFF RECORDS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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