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GUAÏTA STANISLAS DE (1861-1897)

Né en Lorraine, ami de Maurice Barrès qu'il fit adhérer au martinisme, curieux de sciences secrètes et d'alchimie mais intoxiqué par les stupéfiants, Stanislas de Guaïta mourut prématurément. Initié à l'ésotérisme chrétien par Éliphas Lévi, et aux grands mystères en général par Fabre d'Olivet, il exaltait la « tradition chrétienne » et prôna une synarchie qui devait marquer l'avènement d'un spiritualisme aboutissant au royaume de Dieu.

C'est dans cet esprit qu'il fonda en 1889 l'ordre kabbalistique de la Rose-Croix, dont firent aussitôt partie Papus et Peladan. Celui-ci s'en sépara pour fonder un autre ordre (la Rose-Croix catholique) ; et, en 1893, l'ordre de Guaïta fut attaqué par Huysmans, qui l'accusa d'envoûter à distance l'abbé lyonnais Boullan. Des duels s'ensuivirent ; Huysmans et Jules Bois s'opposèrent à Papus et à Guaïta. Stanislas est alors « ce jeune poète dans le goût baudelairien et à qui Mendès venait de révéler Éliphas Lévi », écrit Alain Mercier dans Les Sources ésotériques et occultes de la poésie symboliste, 1870-1914 (1969). Mais Mercier ajoute que Guaïta poète (Les Oiseaux de passage, 1881 ; La Muse noire, 1883 ; Rosa mystica, 1885) « par son classicisme de forme et d'écriture, est plus proche des parnassiens que des symbolistes », si bien qu'il y eut en lui deux êtres distincts : « l'hermétiste aristocrate et généreux d'une part, le poète tourmenté et inquiet d'artifices d'autre part ».

Guaïta a laissé un nom, finalement, dans l'histoire des idées au sens large (Le Temple de Satan, 1891 ; Essais de science maudite, 1890-1897) plus que dans l'histoire littéraire.

— Antoine FAIVRE

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section), professeur à l'université de Bordeaux-III

Classification

Pour citer cet article

Antoine FAIVRE. GUAÏTA STANISLAS DE (1861-1897) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • OCCULTISME

    • Écrit par René ALLEAU
    • 1 322 mots
    ...enthousiaste du « savoir perdu » grâce à laquelle devait apparaître le mouvement occultiste de la Belle Époque, illustré principalement par les œuvres de Stanislas de Guaïta (1861-1897), Joséphin Péladan (1850-1915), Paul Sédir (Yvon Le Loup, 1871-1926), Grillot de Givry (1874-1929), Paul Choisnard (1867-1930),...
  • PELADAN JOSEPH dit JOSÉPHIN (1859-1918)

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 441 mots

    Partisan de l'ésotérisme et fondateur d'un ordre rosicrucien catholique, Joséphin Peladan, qui se donnait le titre de sâr, hérité, prétendait-il, d'un ancêtre roi babylonien, faisait grand cas de Fabre d'Olivet tout comme son contemporain Stanislas de Guaïta, le fondateur,...

  • ROSE-CROIX

    • Écrit par Antoine FAIVRE
    • 3 044 mots
    ...Allemagne, l'ordre de la Rose-Croix ésotérique, fondé en 1888 par Franz Hartmann, s'inspire des idées de Fictuld sur la Rose-Croix d'or. La même année, Stanislas de Guaïta fonde l'ordre kabbalistique de la Rose-Croix, dont font aussi partie Papus et Peladan ; le terrain avait été préparé par Eliphas...