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AUROBINDO ŚRĪ (1872-1950)

La Vérité divine reconnue en soi

Supposé par toute existence, Dieu, selon Aurobindo, est présent dans la matière comme dans ce qu'il appelle le « mental » et le « supramental ». Il y est actif aussi. La Vérité qu'il constitue et qui englobe toute vérité particulière s'exprime surtout par l'intelligence de l'homme et doit se manifester toujours plus pleinement par cette intelligence en évolution dirigée. La Vérité est déjà contenue dans les anciens textes, tout en y étant mêlée à des vérités de circonstance, de temps et de lieu, selon les époques et les peuples où ces textes ont été élaborés. Aurobindo la retrouve chez Héraclite comme dans les Véda, les Upaniṣad, la Bhagavadgītā  ; dans ce dernier texte, elle apparaît clairement comme l'objet final de l'œuvre, de la connaissance et de l'amour. L'œuvre idéale est, dans le domaine de l'homme et de sa vie, la pleine réalisation désintéressée de la condition propre à chacun. Pour Aurobindo, il n'y a donc pas de doctrine religieuse ou philosophique universelle dont chaque homme doive être l'esclave, et le yoga, l'ajustement intégral pour chacun, est un ajustement à sa nature propre, ce qui ne veut pas dire la servitude à l'égard de ses penchants, mais la réalisation, conditionnée par la connaissance, de la Vérité divine reconnue en soi-même.

Dominée tout entière par l'idée de synthèse où confluent les perceptions partielles de la Vérité, la pensée d'Aurobindo s'est exprimée philosophiquement – comme dans les images du poète qu'il n'a jamais cessé d'être – à la fois dans des travaux d'exégèse sur les textes et dans d'amples exposés, La Synthèse des yogas, La Vie divine. À l'égard de la doctrine de l'évolution, qui, selon lui, ne s'arrête pas à l'homme comme couronnement de réalisation mais doit admettre une marche vers un « surhomme », certains comparent Aurobindo à Teilhard de Chardin.

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France

Classification

Pour citer cet article

Jean FILLIOZAT. AUROBINDO ŚRĪ (1872-1950) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALFASSA MIRA dite LA MÈRE (1878-1973)

    • Écrit par Jean VARENNE
    • 290 mots

    L'âshram de Shrî Aurobindo était dirigé depuis 1926 par une femme que les disciples vénéraient comme une incarnation de la Mère divine. On ne l'appelait donc que « Mère », et depuis la mort du maître (1950) elle assumait également la fonction d'inspiratrice spirituelle, qui à l'origine était dévolue...

  • HINDOUISME

    • Écrit par Anne-Marie ESNOUL
    • 9 148 mots
    • 4 médias
    ...Brahman par sa seule méditation, il ne lut qu'ensuite les textes philosophiques exposant ce qu'il avait atteint de lui-même. Son contemporain, le Bengali Aurobindo Ghosh (1872-1950), s'était fixé à Pondichéry, où il fonda un āśrama. Selon un cheminement de pensée beaucoup plus traditionnel, il...
  • INDE (Arts et culture) - Les doctrines philosophiques et religieuses

    • Écrit par Jean FILLIOZAT
    • 16 660 mots
    • 3 médias
    ...indiens et occidentaux, en exprimant des doctrines philosophiques. Tels sont l'Āśram de Rāmanamaharṣi, à Tiruvannamalai, à l'ouest de Madras, et l'Āśram de Śri Aurobindo (Aravinda Ghosh) à Pondichéry. Rāmanamaharsi était un yogin dont le prestige personnel a éveillé, par l'exemple plus que par ses enseignements...

Voir aussi