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SQUAW VALLEY (JEUX OLYMPIQUES DE) [1960] Contexte, organisation, bilan

Habituellement très conservateur, le C.I.O., réuni pour sa cinquantième session à Paris, fait un choix audacieux le 16 juin 1955. Quatre villes sont candidates à l'organisation des Jeux d'hiver de 1960. Garmisch-Partenkirchen (R.F.A.) et Saint-Moritz (Suisse) présentent toutes les garanties en termes de savoir-faire. Mais les deux cités ont déjà accueilli les Jeux et sont éliminées au premier tour de scrutin (Garmisch-Partenkirchen obtient cinq voix, Saint-Moritz trois).

Affiche des jeux Olympiques de Squaw Valley (1960) - crédits : IOC /Olympic Museum Collections

Affiche des jeux Olympiques de Squaw Valley (1960)

Innsbruck, une jolie ville du Tyrol autrichien, entourée de multiples installations destinées aux sports d'hiver, semble donc tenir la corde ; ce d'autant plus que la cité compte s'appuyer sur les Jeux pour promouvoir le tourisme. Squaw Valley demeure en course, mais sa candidature multiplie les handicaps : cette bourgade de la Sierra Nevada californienne est située à 1 900 mètres d'altitude – ce qui ne garantit pas un enneigement correct –, elle ne compte que trois cents habitants, un seul hôtel et une unique remontée mécanique ! Mais Alex Cushing, l'heureux propriétaire de l'hôtel et de la remontée mécanique, un homme très déterminé, vient présenter le dossier de Squaw Valley. Maquette à l'appui, il convainc les présents de la viabilité de son projet et joue de la corde sensible : « L'idéal olympique, n'est-ce pas de faire connaître le sport là où il n'est encore qu'à l'état d'embryon ? », déclare-t-il. Le C.I.O. est finalement séduit et il accorde les Jeux à Squaw Valley, au second tour de scrutin, par trente-deux voix, contre trente pour Innsbruck.

Il convient dès lors de matérialiser le projet. Les financements se font longtemps attendre, mais ils finissent par se débloquer, notamment grâce à des aides publiques : 18 millions de dollars permettent de transformer cette bourgade en station de sports d'hiver ultramoderne. La Blyth Arena (première patinoire couverte à la glace artificielle de l'histoire des Jeux) est la plus spectaculaire de ces infrastructures : huit mille cinq cents spectateurs peuvent vibrer pour les matchs de hockey sur glace et admirer les patineurs artistiques. Le tremplin de saut à skis est dessiné par l'Allemand Heini Klopfer, un expert en la matière. Des télésièges fleurissent le long des pistes de ski alpin... Néanmoins, les autorités refusent de financer la construction d'une piste de bobsleigh, jugée trop coûteuse. Pour la seule fois dans l'histoire, le bobsleigh est absent aux Jeux d'hiver.

Le programme compte vingt-sept épreuves : les deux compétitions de bobsleigh disparaissent donc provisoirement, mais le biathlon (20 kilomètres) est convié à la fête, et des compétitions féminines de patinage de vitesse prennent place aux Jeux. L'éloignement engendre une légère baisse de la participation, les comités olympiques européens choisissant d'envoyer en Californie des délégations plus compactes. Ainsi, vingt-sept Français seulement sont inscrits à ces Jeux (contre trente-sept en 1956), les Britanniques ne sont que dix-sept (ils se comptaient quarante-cinq en 1956). Six cent soixante-cinq sportifs et sportives, représentant trente pays, prennent part aux compétitions.

Parmi les exploits de cette édition figurent les performances des Soviétiques en patinage de vitesse (Evgueni Grichine tout comme Lydia Skoblikova remportent deux médailles d'or), les prestations du skieur de fond finlandais Veikko Hakulinen (trois médailles) et le succès du Français Jean Vuarnet dans la descente, grâce à la technique de l'« œuf » qu'il a mise au point.

Comme en 1956, l'U.R.S.S. se classe en tête du bilan des nations ; elle accentue même sa domination : les Soviétiques remportent sept médailles d'or, cinq médailles d'argent et neuf médailles de bronze, soit vingt et une médailles au total (sept médailles d'or, seize médailles[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. SQUAW VALLEY (JEUX OLYMPIQUES DE) [1960] - Contexte, organisation, bilan [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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