Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SPÉCIALISATION ET INTÉGRATION INTERHÉMISPHÉRIQUE

  • Article mis en ligne le
  • Écrit par et

Perspectives

Bien que le cerveau soit organisé de manière à ce que chaque hémisphère prenne en charge certaines fonctions de façon dominante, les études montrent une intégration interhémisphérique importante permettant une optimisation du fonctionnement cérébral. La plasticité est une propriété inhérente au cerveau et peut moduler la spécialisation et l’intégration interhémisphériques, par exemple en cas de lésion cérébrale. Des études chez des patients ayant une tumeur cérébrale ont montré que, dans certains cas, lorsque la tumeur progresse très lentement, la perte importante de tissu cérébral ne semble pas avoir d’impact sur les habiletés cognitives, mais entraîne une réorganisation cérébrale importante. Par exemple, on peut observer un transfert du traitement du langage vers l’hémisphère droit dans les cas de tumeurs à gauche, ce qui peut également apparaître chez des individus présentant une épilepsie fronto-temporale gauche. La spécialisation et l’intégration interhémisphériques ont ainsi la possibilité d’être modulées pour compenser un dommage cérébral dans un hémisphère spécifique si les conditions sont optimales pour une réorganisation cérébrale. Somme toute, la littérature scientifique actuelle est très informative quant à la distribution des fonctions cognitives entre les deux hémisphères cérébraux. Néanmoins, davantage d’études seront nécessaires au cours des prochaines années pour mieux comprendre l’intégration interhémisphérique et la dynamique entre la spécialisation et l’intégration. Les connaissances actuelles provenant des différentes techniques d’imagerie cérébrale devront être rassemblées et comparées pour nous informer plus précisément sur l’organisation fonctionnelle et structurelle du cerveau. Les recherches utilisant la connectivité fonctionnelle au repos ou bien différentes méthodes d’imagerie cérébrale simultanées, telles que l’électrophysiologie et l’IRMf, combinant la finesse des techniques temporelles et spatiales, constituent également des pistes intéressantes pour approfondir les connaissances sur l’intégration interhémisphérique. Finalement, de nouvelles voies d’études, impliquant notamment l’épigénétique, pourront nous éclairer sur certains aspects évolutionnistes et développementaux de l’intégration et la spécialisation interhémisphériques.

— Laura CARON-DESROCHERS

— Anne GALLAGHER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : candidate au doctorat en neuropsychologie, université de Montréal, Québec (Canada)
  • : neuropsychologue, professeure au département de psychologie de l'université de Montréal, directrice du Laboratoire d'imagerie optique en neurodéveloppement du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, université de Montréal , Québec (Canada)

Classification

Pour citer cet article

Laura CARON-DESROCHERS et Anne GALLAGHER. SPÉCIALISATION ET INTÉGRATION INTERHÉMISPHÉRIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le

Médias

Schématisation de la connectivité intra- et interhémisphérique dans le cerveau - crédits : Encyclopædia Universalis France

Schématisation de la connectivité intra- et interhémisphérique dans le cerveau

Principales commissures interhémisphériques du cerveau - crédits : Encyclopædia Universalis France

Principales commissures interhémisphériques du cerveau