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SICYONE

Cité péloponnésienne, à l'ouest de Corinthe, qui aurait été fondée par les Argiens, avec lesquels elle conserva des liens étroits au moins jusqu'à l'arrivée au pouvoir des Orthagorides à la fin du ~ viie siècle. On sait peu de chose du fondateur de la dynastie, Orthagoras, non plus que des conditions dans lesquelles il s'empara de la tyrannie. On connaît mieux, en revanche, l'un de ses successeurs, Clisthène, le grand-père du fondateur de la démocratie athénienne. La tradition dont Hérodote se fait l'écho attribuait à Clisthène des mesures hostiles à l'aristocratie sicyonienne d'origine dorienne, dont les trois tribus auraient été affublées par le tyran de noms ridicules. Sous le règne de Clisthène, la puissance sicyonienne était considérable. Le tyran participa à la première guerre sacrée. Mais surtout, il réussit à attirer à Sicyone, en vue du mariage de sa fille, Agaristé, des prétendants venus de toutes les régions du monde grec et en l'honneur desquels il donna des fêtes magnifiques. Son choix de l'Athénien Mégaclès, appartenant au puissant génos des Alcméonides, pour être son gendre est significatif. Après la chute des tyrans, Sicyone adhéra à la ligue Péloponnésienne et demeura fidèle à l'alliance spartiate pendant presque toute l'époque classique. Au ~ ive siècle cependant, elle échappa quelque temps à cette influence, lors de la tyrannie d'Euphron. C'est au ~ ive siècle également que Sicyone devient un centre artistique important, où se forme le sculpteur Lysippe. Mais la cité allait bientôt être prise dans les troubles qui marquent dans le Péloponnèse la fin du ~ ive siècle et le début du ~ iiie siècle. Elle devait en sortir gravement affaiblie. Cependant, elle connaît une renaissance au milieu du ~ iiie siècle grâce à l'action d'Aratos, qui, devenu stratège de la ligue Achéenne, fait triompher en Grèce une politique d'alliance avec la Macédoine, essentiellement dirigée contre les fauteurs de troubles que sont les rois réformateurs de Sparte.

— Claude MOSSÉ

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Pour citer cet article

Claude MOSSÉ. SICYONE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • APELLE (IVe s. av. J.-C.)

    • Écrit par Adrien GOETZ
    • 2 450 mots
    • 1 média
    ...L'artiste abandonne en effet le statut d'artisan pour voir récompensé son talent plutôt que son travail. Or la description que donne Pline de l'école de Sicyone à l'époque de la jeunesse d'Apelle – le grand peintre est alors Pamphile – présente un tableau propre à faire rêver un Florentin. L'enseignement...
  • LA COSTE-MESSELIÈRE PIERRE DE (1894-1975)

    • Écrit par Universalis, Gilbert-Charles PICARD
    • 748 mots

    Archéologue français, Pierre Frotier, marquis de La Coste-Messelière, est né le 3 mars 1894 et mort le 4 janvier 1975 en son château des Ouches, dans les Deux-Sèvres. Issu d'une famille de noblesse poitevine remontant au xie siècle, Pierre de La Coste-Messelière, après avoir brillamment...

  • TYRANNIE, Grèce antique

    • Écrit par Pierre CARLIER
    • 5 998 mots
    • 5 médias
    La tyrannie des Orthagorides de Sicyone, petite cité voisine de Corinthe, est celle qui semble avoir duré le plus longtemps – un siècle, selon le témoignage d'Aristote, probablement de 640 à 540 avant J.-C. environ. Le tyran le plus célèbre de cette dynastie est Clisthène, le grand-père...

Voir aussi