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SALOMÉ, princesse juive (morte vers 72)

Selon l’historien juif Flavius Josèphe, Salomé, princesse juive morte vers 72 après J.-C., est la fille d’Hérodiade et la belle-fille d’Hérode Antipas (21 av. J.-C. env.-3 apr. J.-C.), tétrarque de Galilée et de Pérée, fils d’Hérode Ier le Grand (73 av. J.-C.-4 apr. J.-C.). Elle se marie deux fois, tout d’abord avec le tétrarque Hérode Philippe Ier (le demi-frère d’Hérode Antipas) puis avec Aristobule [le fils d’Hérode Agrippa II (27-env. 93), roi de Chalcis]. Il ne faut pas la confondre avec Salomé, sœur d’Hérode Ier le Grand.

Selon les Évangiles de Marc (vi, 14-29) et de Matthieu (xiv, 1-12), Hérode Antipas emprisonne Jean le Baptiste, qui a condamné son mariage avec Hérodiade. Celle-ci est en effet à la fois sa nièce, en tant que petite-fille d’Hérode Ier le Grand, et sa belle-sœur, en tant qu’ancienne épouse d’Hérode Philippe Ier. Cette union viole donc la loi mosaïque par le degré de parenté des deux époux. Le tétrarque hésite cependant à faire exécuter un prophète aimé du peuple. Le jour de l’anniversaire d’Hérode Antipas, Salomé exécute une danse devant lui et ses convives et il lui promet de lui offrir ce qu’elle demande. Poussée par Hérodiade, que la condamnation de son mariage a indignée, Salomé demande la tête de Jean le Baptiste sur un plateau. Hérode Antipas, pour respecter son serment, fait décapiter le prophète. Salomé prend le plateau qui porte la tête de Jean le Baptiste et le remet à sa mère.

Cet épisode, largement représenté dans l’art chrétien dès une période reculée, connaît un regain de faveur pendant la Renaissance, comme l’atteste notamment l’œuvre du peintre Masolino da Panicale (1383-env. 1440). Au xixe siècle, Gustave Moreau représente Salomé dans des tableaux saisissants, tandis qu’Aubrey Beardsley réalise en 1893 des planches illustrant la Salomé d’Oscar Wilde, pièce en un acte créée en 1896 par Sarah Bernhardt. Hedwig Lachmann traduit la pièce en allemand et l’adapte pour le livret de l’opéra en un acte de Richard Strauss, Salomé, créé en 1905. Dans cette œuvre, Hérode convoite Salomé tandis que celle-ci a jeté son dévolu sur Jean le Baptiste. Elle peut enfin satisfaire son désir corrompu en posant un baiser sur les lèvres de la tête coupée du prophète qui l’a éconduite. Elle devient ainsi un symbole érotique dans l’art, et sans doute le public ne retient-il d’elle que la danse provocatrice « des sept voiles » de l’opéra, alors que les Évangiles ne mentionnent pas une danse de ce genre.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. SALOMÉ, princesse juive (morte vers 72) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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