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WILLIAMS ROGER (1604 env.-1683)

Fondateur de la colonie de Providence, aux confins de la Nouvelle-Angleterre, et avocat énergique de la liberté de conscience. Né en Angleterre, Roger Williams fit des études à Cambridge et se fit très tôt une idée sévère du radicalisme puritain. Il émigra en Amérique en 1630, mais se heurta à l'intransigeance des Bostoniens, auxquels il opposa sa conviction de l'incompétence des autorités civiles en matière religieuse.

Williams est proche des « Pilgrims », en même temps qu'il acquiert une bonne connaissance des Indiens voisins. Après des heurts multiples avec les autorités de Boston, il fonde, en 1636, Providence ; à partir de là, ses compagnons (notamment W. Coddington) créent les établissements de Portsmouth (1638), de Newport (1640) et de Warwick. L'hostilité de la Confédération de la Nouvelle-Angleterre conduit Williams à aller chercher en Grande-Bretagne une charte, qu'il obtient en mars 1644, pour protéger les colonies et plantations de Providence contre les puritains de Massachusetts Colony ; il fait confirmer et aménager cette charte au cours d'un second voyage londonien en 1652. À la faveur de son premier retour à Londres, il avait publié son célèbre pamphlet The Bloody Tenet of Persecution for Cause of Conscience.

Gouverneur d'une colonie qui a pris le nom de Rhode Island à partir de 1654, Williams y accueille, dès 1656, les quakers persécutés à Boston. À la fin de sa vie, il est douloureusement impliqué dans les « guerres indiennes » et doit intervenir dans de nombreux conflits, tant en Nouvelle-Angleterre qu'à Rhode Island.

Dans ses nombreux ouvrages (édités par Narragansett Club of Providence, 6 vol., Providence, 1866-1874), Williams prend parti contre les Églises d'État, et notamment contre les catholiques européens en présentant ceux-ci comme des figures de l'Antéchrist, tandis que sa jeune communauté est interprétée à partir de l'image, typiquement millénariste, de « la femme dans le désert » (Apocalypse, xii).

— Bernard ROUSSEL

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Écrit par

  • : professeur à la faculté protestante de théologie de Strasbourg

Classification

Pour citer cet article

Bernard ROUSSEL. WILLIAMS ROGER (1604 env.-1683) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - La littérature

    • Écrit par Marc CHÉNETIER, Rachel ERTEL, Yves-Charles GRANDJEAT, Jean-Pierre MARTIN, Pierre-Yves PÉTILLON, Bernard POLI, Claudine RAYNAUD, Jacques ROUBAUD
    • 40 118 mots
    • 25 médias
    ...futur Connecticut, et lui donner ses structures relativement démocratiques. La figure la plus attachante de cette première génération reste cependant Roger Williams (1606-1683), théologien intrépide qui, des mêmes prémisses que les autres ministres coloniaux, déduit la nécessaire séparation de l'Église...
  • PURITANISME

    • Écrit par Jean BAUBÉROT
    • 2 549 mots
    • 1 média
    ...d'autre part, inculquait l'esprit de résistance à ses membres en rupture de ban ; certains de ses adeptes même préférèrent un second exil à la soumission. Roger William, auteur de deux « hérésies » (l'une affirmait que les droits des Indiens sur le sol de la Nouvelle-Angleterre étaient les seuls authentiques,...

Voir aussi