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LOWIE ROBERT HARRY (1883-1957)

Anthropologue américain d'origine autrichienne, né à Vienne, disciple de Boas, dont il fut l'élève à l'université Columbia (New York), Robert H. Lowie travailla longtemps sous la direction de Clark Wissler à l'American Museum of Natural History. Il fut nommé en 1921 professeur d'anthropologie à Berkeley (université de Californie), charge qu'il conserva jusqu'à sa retraite. Pour donner consistance à sa vocation, il s'attacha à l'étude des Indiens des plaines du centre des États-Unis, en faisant des recherches sur le terrain qui sont considérées comme exemplaires et dont il livra les résultats dans des monographies.

Quant à son œuvre de théoricien, elle se situe dans le droit-fil de l'école historique de F. Boas, dont Lowie développa les conceptions théoriques tout en approfondissant la critique des thèses évolutionnistes. Il eut cependant le mérite d'accorder la priorité aux faits et de ne recourir à l'explication diffusionniste qu'avec prudence et discernement. Ses travaux sur les relations et les terminologies de parenté, ses hypothèses sur les conditions d'émergence de l'État, ses observations sur le rôle des groupements fondés sur d'autres principes que ceux de la parenté ont nourri et orienté nombre de recherches ultérieures. Lowie a publié notamment : Primitive Society, New York, 1920, éd. revue 1947 (trad. franç. : Traité de sociologie primitive, Paris, 1935, 1969) ; Primitive Religion, New York, 1924 ; The Origin of the State, New York, 1927 ; An Introduction to Cultural Anthropology, New York, 1934, éd. revue 1940 (trad. franç. : Manuel d'anthropologie culturelle, Paris, 1936) ; The Crow Indians, New York, 1935 ; The History of Ethnological Theory, New York, 1937 (trad. franç. : Histoire de l'ethnologie classique des origines à la 2e Guerre mondiale, Paris, 1971) ; Social Organization, New York, 1948 ; Towards Understanding Germany, Chicago, 1954 (sur le destin de la civilisation allemande, l'ultime thème de réflexion de Lowie).

— Michel AGHASSIAN

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Pour citer cet article

Michel AGHASSIAN. LOWIE ROBERT HARRY (1883-1957) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANTHROPOLOGIE ANARCHISTE

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE
    • 4 849 mots
    • 3 médias
    ...puissants et pratiquaient l’esclavage. Les auteurs rendent hommage à Pierre Clastres, tout en rappelant sa filiation, peu revendiquée à leurs yeux, avec Robert Lowie. Ce dernier, reprenant lui-même Marcel Mauss (1872-1950), avait mis en lumière une alternance saisonnière chez certaines sociétés, comme les...
  • ETHNOLOGIE - Ethnologie générale

    • Écrit par Raymond William FIRTH
    • 9 581 mots
    ...sanction n'appuie le verdict, mais l'opinion publique peut avoir une grande influence. Dans certaines sociétés indiennes d'Amérique, comme l'a montré Lowie, le rôle d'arbitre ne pouvait être exercé que par un homme qui n'était pas chef de guerre. La hiérarchie politique, dans les sociétés...
  • GROUPE SOCIAL

    • Écrit par Georges BALANDIER, François CHAZEL
    • 11 404 mots
    • 1 média
    ... des anthropologues n'a guère ressenti le besoin de la mettre en cause : le célèbre Traité de sociologie primitive (Primitive Society, 1920) de R.  Lowie n'aborde le problème que de manière indirecte, lorsque sont envisagés les « associations » et leur rapport au système des inégalités et des hiérarchies....
  • INITIATION

    • Écrit par Roger BASTIDE
    • 7 153 mots
    • 1 média
    ... à un autre lorsque la société s'est compliquée et différenciée. La théorie de Schurtz a été vivement critiquée, en particulier par R.  Lowie ; ce dernier insiste sur les différences patentes entre la nature des cérémonies tribales et les traits propres aux associations, confréries, clubs...

Voir aussi