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HOLBROOKE RICHARD (1941-2010)

Richard Holbrooke est l'une des figures les plus connues de la diplomatie américaine, notamment pour avoir été l'artisan des accords de Dayton en 1995, qui mirent fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine.

Richard Charles Albert Holbrooke naît le 24 avril 1941 à New York, dans une famille juive européenne qui a fui la menace nazie dans les années 1930. Diplômé de l'université Brown, à Providence (Rhode Island) en 1962, il entre au Département d'État où il est envoyé au Vietnam, alors en guerre, jusqu'en 1966. Grâce à l'expérience qu'il acquiert dans ce pays ainsi que dans les coulisses de l'administration Johnson, il est membre de la délégation américaine qui participe aux négociations de paix à Paris en 1968-1969. Il dirige, de 1970 à 1972, les opérations des Corps de la paix (Peace Corps) au Maroc, puis il est nommé, jusqu'en 1976, directeur de rédaction de la revue Foreign Policy. Il revient sur la scène diplomatique en 1977 lorsque le président Carter le nomme secrétaire d'État adjoint pour l'Asie de l'Est et le Pacifique. Mais avec l'arrivée de Ronald Reagan, Richard Holbrooke se tourne vers la finance en créant Public Strategies, un cabinet de conseil installé à Washington dont il est le vice-président de 1981 à 1985, et en travaillant comme conseiller de la banque d'investissement new-yorkaise Lehman Brothers. Promu directeur général de cette dernière en 1985, il occupe ce poste jusqu'en 1993. Trois ans plus tard, il accède à la vice-présidence du Crédit Suisse.

Richard Holbrooke rejoint l'administration Clinton en tant qu'ambassadeur en Allemagne (1993-1994), puis comme secrétaire d'État adjoint chargé de l'Europe et du Canada (1994-1995). Il consacre alors une grande partie de son temps à la question des Balkans et devient le principal médiateur américain entre les belligérants d'ex-Yougoslavie. Il obtient, en novembre 1995, la signature des accords de Dayton grâce à une approche originale, combinant diplomatie, bluff et intimidation ; le texte pose les bases d'une paix durable en Bosnie-Herzégovine. Considéré, à la fin de l'année 1996, comme candidat potentiel au secrétariat d'État, Richard Holbrooke se voit ravir le poste par Madeleine Albright. L'année suivante, il est néanmoins nommé envoyé spécial à Chypre, où il tente de mettre fin au conflit qui oppose depuis deux décennies la Grèce et la Turquie.

En 1998, face aux prémices de la guerre du Kosovo, Richard Holbrooke retourne dans les Balkans pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu entre l'armée serbe et les forces de la majorité albanaise au Kosovo. Les navettes diplomatiques qu'il effectue se révèlent toutefois insuffisantes, seul le bombardement de Belgrade par les forces de l'O.T.A.N. en 1999 permet d'imposer une paix fragile dans la région. Après une longue procédure de confirmation par le Sénat, Richard Holbrooke est finalement nommé ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies la même année. Il met fin à un litige portant sur 900 millions de dollars d'arriérés que Washington devait à l'organisation internationale. Il quitte ce poste en 2001 pour devenir vice-président de la banque privée Perseus L.L.C. Après l'investiture de Barack Obama en janvier 2009, Richard Holbrooke est nommé représentant spécial des États-Unis en Afghanistan et au Pakistan. Il présente cette mission comme « la plus difficile de (sa) carrière ». Il meurt des suites d'une crise cardiaque, le 13 décembre 2010, à Washington.

— Universalis

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Universalis. HOLBROOKE RICHARD (1941-2010) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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