LINTON RALPH (1893-1953)

Né à Philadelphie, Ralph Linton pratiqua pendant quelques années l'archéologie (fouilles aux États-Unis, au Guatemala, aux îles Marquises) avant de s'orienter vers l'anthropologie culturelle. Nommé en 1922 assistant d'ethnologie au Field Museum, à Chicago, il fut envoyé à Madagascar où il étudia, de 1925 à 1928, les Betsileo et les Tanala. Il fut ensuite appelé à enseigner successivement à l'université de Wisconsin (1928-1937), à l'université Columbia (1937-1946) et à l'université Yale (1946-1953). Il devint l'un des chefs de file de l'école « culture et personnalité » en s'associant avec Abram Kardiner pour élaborer la théorie de la personnalité de base, théorie dont l'ambition était double : rendre compte des liens entre l'homme et son milieu culturel ; redonner vie à la notion de caractère national à la lumière des acquis de l'ethnologie, de la psychologie et de la psychanalyse. Linton se fit surtout remarquer par son fécond travail de conceptualisation : il forgea des définitions (« statut », « rôle », « culture », « modèle », etc.) et suggéra des distinctions (entre culture réelle et culture construite, entre acculturation dirigée et acculturation spontanée) qui sont encore utilisées dans les sciences sociales. Ouvrages principaux : The Tanala, a Hill Tribe of Madagascar, Chicago, 1933 ; The Study of Man, an Introduction, New York, 1936 (trad. franç. : De l'homme, Paris, 1968) ; The Cultural Background of Personality, New York, 1945 (trad. franç. : Le Fondement culturel de la personnalité, Paris, 1956) ; The Tree of Culture (posthume), New York, 1955.

— Michel AGHASSIAN

    La suite de cet article est accessible aux abonnés

    • Des contenus variés, complets et fiables
    • Accessible sur tous les écrans
    • Pas de publicité

    Découvrez nos offres

    Déjà abonné ? Se connecter

    Écrit par

    Classification

    Pour citer cet article

    Michel AGHASSIAN, « LINTON RALPH (1893-1953) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

    Autres références

    • ACCULTURATION

      • Écrit par Roger BASTIDE
      • 7 309 mots
      • 1 média
      ...apporte donc une solution qui permet d'éviter la déculturalisation. Mais mieux encore : à côté des phénomènes pathologiques et des coexistences, Bernett et Linton ont montré que les processus acculturatifs enveloppent des actes de créativité de la part des individus ou des groupes qui acquièrent de nouveaux...
    • CHANGEMENT SOCIAL

      • Écrit par François BOURRICAUD
      • 5 109 mots
      • 1 média
      ...l'intérêt de l'éventuel bénéficiaire, et des résistances que, de son côté, il développe plus ou moins spontanément à l'introduction d'un trait nouveau. Ralph Linton (1893-1953), par exemple, aimait à souligner à propos de la diffusion de la céramique et de la culture du maïs que les Indiens de Californie,...
    • CULTURALISME

      • Écrit par Marc ABELES
      • 2 260 mots
      ...ontologique de l'objet et l'exigence méthodologique d'unité et de synthèse conceptuelle. Une telle visée caractérise la collaboration entre Abram Kardiner et Ralph Linton. Le premier, psychiatre de formation, s'appliqua, surtout à partir de 1937, à forger une théorie des rapports entre institution et...
    • INDIVIDU & SOCIÉTÉ

      • Écrit par André AKOUN
      • 3 957 mots
      Il existe cependant deux façons d'envisager les fonctions de la famille. On peut, à la suite de Kardiner, de Linton et dans la perspective ouverte par l'école américaine d' anthropologie culturelle, ne voir dans la famille que le lieu d'un apprentissage qui permet à l'enfant d'acquérir...
    • INTERDIT

      • Écrit par Claude RABANT, Pierre SMITH
      • 5 406 mots
      • 1 média
      ...système fondamental, jeu qui peut aboutir à de véritables détournements. Un exemple en a été observé aux îles Marquises par l'anthropologue R. Linton. Dans cette société, l'aîné des enfants était censé tenir un rang symbolique supérieur à celui de ses parents. Sa tête, réceptacle de...
    • Afficher les 9 références

    Voir aussi