Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PUEBLA

Mexique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mexique : carte administrative

Puebla, capitale de l’État du même nom, est une ville mexicaine qui se trouve dans la chaîne montagneuse de la Sierra Nevada, sur l’axe qui relie Mexico, à l’ouest, au port de Veracruz, à l’est. La ville est située à 2 140 mètres d’altitude environ, dans une haute plaine encadrée par les volcans Popocatepetl (5 426 m) et Iztaccíhuatl (5 215 m) à l’ouest, et La Malinche (4 461 m) au nord-est. Le climat tropical montagnard y est tempéré, avec des hivers très secs et des précipitations importantes en été. Puebla compte plus d’un million et demi d’habitants (2020), mais il y en a plus de trois millions (2020) dans la conurbation qu’elle forme avec Tlaxcala, ville voisine, ce qui en fait l’une des plus grandes aires urbaines du Mexique.

Puebla est une ville coloniale espagnole. Lorsque les conquistadores passèrent sur le site en 1519, la ville n’existait pas encore. Sa fondation ne peut être comprise en dehors de Tlaxcala, la cité précolombienne voisine, très tôt ralliée à Hernán Cortés lors de la conquête, qui obtint privilèges, exemption de tribut et, en 1526, le siège du premier évêché du Mexique. En opposition à Tlaxcala, Puebla fut érigée à son origine sans peuplement indien. Fondé ex nihilo par une cinquantaine de colons espagnols en 1531, sous le nom de Puebla de los Angeles, l’établissement obtint, une année plus tard, le titre convoité de Ciudad (« ville »).

Puebla (Mexique) - crédits : Sean Sprague/Mexicolore,  Bridgeman Images

Puebla (Mexique)

Le site et ses environs furent le laboratoire urbain et agricole d’une Espagne projetée dans le Nouveau Monde, mais les quartiers indiens, construits à la marge, ont fini par se fondre avec le damier du centre-ville. En effet, les Espagnols étant peu nombreux – moins de 800 encore un demi-siècle après la fondation –, ils ne pouvaient se passer d’une main-d’œuvre indispensable à l’érection des édifices qui incarnaient leur pouvoir conquérant : la Plaza Mayor, sa fontaine et son gibet, le palais des échevins, la cathédrale et les dizaines de clochers des églises, couvents et monastères qui manifestaient alors la puissance du christianisme. En 1539, le siège de l’évêché fut transféré de Tlaxcala à Puebla.

Puebla bénéficia de la croissance des échanges transatlantiques : à la fin du xvie siècle, la conquête des Philippines et l’ouverture d’une ligne transpacifique via Acapulco placèrent la ville au cœur du pont continental de l’Empire espagnol où circulaient hommes, argent, faïence, cuir et porcelaine de Chine. À la fin du xviiie siècle, au milieu d’une campagne cultivée et fertile, la ville de Puebla comptait plus de 60 000 habitants, une population comparable à Lima, la capitale de la vice-royauté du Pérou, et à Séville qui avait perdu de sa superbe à cause de la peste.

Pendant la guerre d’indépendance du Mexique (1810-1821), Puebla resta fidèle à la Couronne espagnole jusqu’au bout. Elle a toujours aujourd’hui la réputation d’être une ville pieuse et conservatrice. Au xixe siècle, trois événements lièrent le destin de la cité à l’histoire nationale mexicaine. En 1847, les forces armées des États-Unis envahirent le Mexique ; après avoir débarqué à Veracruz, elles occupèrent Puebla puis prirent Mexico. Le 5 mai 1862, l’armée mexicaine repoussa 6 500 soldats de l’expédition française engagée par Napoléon III, après une bataille acharnée menée à Puebla – date qui est devenue une fête nationale sous le nom de Cinco de Mayo. En 1869, après avoir chassé les Français et repris le pouvoir grâce au général Zaragoza, le président Benito Juárez inaugura la gare ferroviaire et rebaptisa la ville Puebla de Zaragoza.

À partir des années 1870, la ligne de chemin de fer passant par Puebla reliait désormais Veracruz à Mexico en dix heures. La ville connut alors une nouvelle étape de la mondialisation. Les élites locales qui avaient investi dans l’industrie textile et[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de conférences en histoire à l'université Paris Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Arnaud EXBALIN. PUEBLA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Mexique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mexique : carte administrative

Puebla (Mexique) - crédits : Sean Sprague/Mexicolore,  Bridgeman Images

Puebla (Mexique)

Autres références

  • MEXIQUE

    • Écrit par Jacques BRASSEUL, Henri ENJALBERT, Universalis, Roland LABARRE, Cécile LACHENAL, Jean A. MEYER, Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA, Philippe SIERRA
    • 33 396 mots
    • 18 médias
    ...fort pouvoir décisionnel et domine un vaste espace. Une partie de la croissance démographique s'est en effet redistribuée vers les États voisins (Mexico, Puebla, Morelos), qui ont également récupéré l'implantation de nombreuses usines. Ainsi, Cuernavaca, Toluca ou Puebla, dont le développement avait longtemps...
  • PUEBLA BATAILLE DE (5 mai 1862)

    • Écrit par Universalis
    • 252 mots

    Épisode de l'expédition du Mexique, cette bataille mit aux prises l'armée du gouvernement libéral de Benito Juarez aux troupes françaises envoyées par Napoléon III, dont la mission était de créer un État sous influence française au Mexique. La commémoration de cette victoire mexicaine dans...

Voir aussi